Guerre en Ukraine: un couvre-feu à Kiev dès mardi soir après plusieurs frappes

Guerre en Ukraine: un couvre-feu à Kiev dès mardi soir après plusieurs frappes

Au vingtième jour de l’invasion de l’Ukraine, plusieurs quartiers du centre de Kiev ont été touchés par des frappes alors que la quatrième session de pourparlers a repris ce mardi 15 mars. C’est dans ce contexte que les Premiers ministres polonais, tchèques et slovènes se rendront à Kiev.
Les points essentiels :

► Plusieurs quartiers du centre de Kiev ont été la cible de frappes et au moins deux personnes ont été retirées des décombres d’immeubles bombardés mardi matin. Un couvre-feu de 35 heures a été décidé à partir de mardi soir.

► La quatrième session de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine a repris ce mardi après une première journée de discussions en visioconférence lundi.

► Les Premiers ministres polonais, tchèques et slovène se rendent à Kiev ce mardi pour montrer « le soutien sans équivoque » de l’UE rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

► Quelques 2 000 véhicules ont pu quitter Marioupol via des couloirs humanitaires. Lundi, quelques 160 voitures avaient pu sortir de cette ville portuaire, assiégée et bombardée depuis près de deux semaines.

► Plus de 3 millions personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

13h31 : Crainte d’une lourde peine pour Marina Ovsiannikova

Marina Ovsiannikov, cette femme qui a fait irruption avec une pancarte critiquant l’offensive militaire en Ukraine lundi soir en plein direct sur le plateau de l’un des journaux télévisés les plus regardés de Russie sur la chaîne fédérale pro-Kremlin Pervy Kanal pourrait risquer jusqu’à 15 ans de prison, a indiqué mardi à l’AFP son avocat Daniil Berman.

Je présume que ma cliente, Marina Ovsiannikova, encourt une procédure pénale et non pas administrative en vertu d’une nouvelle loi qui prévoit jusqu’à 15 ans de prison.

« Il y a une forte probabilité que les autorités en fassent un exemple pour faire taire d’autres protestataires », a-t-il ajouté, soulignant qu’il n’a toujours pas pu rencontrer sa cliente ni savoir où elle est détenue exactement.

Les autorités russes, pour l’heure, n’ont pas indiqué quels chefs d’inculpation pourraient viser Marina Ovsiannikova.

13h19 : Près de 2000 voitures ont pu sortir de Marioupol

Quelque 2 000 véhicules ont pu sortir via un couloir humanitaire de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par les forces russes et les séparatistes prorusses, a indiqué mardi la municipalité. Le couloir humanitaire emprunté par les colonnes de véhicules relie Marioupol à Zaporijia, via Berdiansk, soit environ 270 km de route.

Lundi, 160 véhicules étaient sortis de la ville, selon la même source. Dans la cité, des centaines de milliers d’habitants manquent d’eau et de nourriture et la situation humanitaire est critique.

La prise par Moscou de cette ville portuaire de quelque 450 000 habitants, située au bord de la mer d’Azov, serait un important tournant dans l’invasion de l’Ukraine. Elle permettrait de faire la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.

12h49 : Les Européens vont autant souffrir des sanctions que les Russes, dit l’ambassadeur russe en France

Les Européens vont autant souffrir des sanctions occidentales contre Moscou que les Russes eux-mêmes, a assuré l’ambassadeur de Russie en France, dénonçant aussi une « chasse » contre les oligarques russes en Europe. « Non seulement nous mais vous aussi allez prendre un coup très dur (du fait) de toutes ces sanctions », a lancé Alexeï Mechkov lors d’une conférence de presse à Paris, déplorant une véritable surenchère en la matière, selon lui, entre Occidentaux.

12h36 : « Nous sommes tous la cible de la Russie »


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’est adressé en vidéo ce mardi à la Force expéditionnaire commune (JEF), une coalition de dix États axée sur la sécurité dans le nord de l’Europe. Il s’est dit « reconnaissant envers tout pays qui a pris une position morale contre la machine de guerre russe ».

Il a toutefois exprimé sa frustration face au refus des pays occidentaux et de l’Otan d’établir une zone d’interdiction de vol au-dessus de l’Ukraine. « Nous pouvons encore arrêter la machine de guerre russe. Nous pouvons toujours empêcher que des gens soient tués. Il sera plus facile de le faire ensemble et d’arrêter la destruction de la démocratie et de l’arrêter maintenant sur notre terre ou ils viendront à vous aussi. Nous sommes tous la cible de la Russie. Aidez-vous en nous aidant », a-t-il affirmé. La vidéo a été diffusée sur le compte Telegram du président ukrainien.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a pour sa part répondu « entendre très clairement (ses) arguments sur les sanctions économiques que nous devons renforcer ». Sur le plan de la défense, Boris Johnson s’est contenté de dire que les pays soutenant l’Ukraine devaient faire plus pour protéger les civils des bombardements.

12h14 : L’Ukraine crée un site de dons en cryptomonnaies

L’Ukraine a lancé lundi un site pour recevoir des dons en bitcoins et dans huit autres monnaies numériques (ethereum, monero, tether, NEO N3, dogecoin…). Le site baptisé « Aid for Ukraine » du ministère ukrainien de la Transformation numérique est créé en collaboration avec les plateformes de cryptomonnaies FTX et Everstake.

Il y a une décision fondamentale qui est prise, c’est que la Banque centrale d’Ukraine va réceptionner de la cryptomonnaie et ce sera la première Banque centrale au monde à avoir des cryptomonnaies dans son bilan. C’est une révolution énorme pour les cryptomonnaies et pour le bitcoin.

Un site pour acheminer des bitcoins vers la Banque centrale ukrainienne

Ariane Gaffuri

À ce stade, 50 millions de dollars ont déjà été récoltés.

11h54 : Deux ONG mettent TotalÉnergies en demeure de cesser ses activités en Russie

Dans un courrier adressé au pétrolier français, Greenpeace France et Les Amis de la Terre France mettent TotalÉnergies en demeure de cesser ces activités en Russie, à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

📣Les @amisdelaterre et @greenpeacefr mettent @TotalEnergies en demeure de cesser dans les plus brefs délais ses activités susceptibles de financer la guerre menée par la Russie en Ukrainehttps://t.co/2HWXyZAJqO

— Les Amis de la Terre FR (@amisdelaterre) March 15, 2022
Le pétrolier français n’a pas souhaité faire de commentaires suite à ce courrier.

11h32 : L’Allemagne déconseille l’utilisation du logiciel antivirus Kapersky

L’office allemand en charge des questions de cybersécurité a recommandé mardi d’éviter l’utilisation des logiciels antivirus de l’éditeur Kaspersky, avertissant que l’entreprise russe pourrait être impliquée, de gré ou de force, dans d’éventuelles attaques informatiques.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, l’action des forces militaires et/ou des services de renseignement en Russie est associée à un risque considérable d’attaque informatique, a expliqué dans un communiqué l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information (BSI). « Un fabricant informatique russe peut lui-même mener des opérations offensives, être contraint d’attaquer des systèmes cibles contre sa volonté, ou être lui-même victime d’une cyberattaque à son insu, espionné ou utilisé comme outil pour lancer des attaques contre ses propres clients », a-t-elle précisé.

Le BSI prévient qu’outre les entreprises, les particuliers utilisant le logiciel antivirus pourraient aussi être vulnérables. L’office de cybersécurité allemand invite ainsi toute personne ayant un doute à la contacter. Début mars, les autorités françaises ont émis un avertissement similaire. Les États-Unis avaient déjà interdit aux agences gouvernementales d’utiliser les logiciels Kaspersky dès 2017. Le groupe russe, l’un des grands éditeurs de logiciels au monde équipant plusieurs millions d’ordinateurs, réfute les accusations de collaboration avec le Kremlin.

11h10 : Treize ans de prison requis contre l’opposant Alexeï Navalny

Le parquet russe a requis mardi treize ans de prison contre l’opposant Alexeï Navalny, jugé dans une affaire d’« escroquerie » et d’« offense au tribunal », selon les agences de presse russes. La procureur a également requis une sanction « de deux ans de limitation de liberté » et une amende de 1,2 million de roubles (9 500 euros au taux actuel) contre celui qui est considéré comme le principal opposant au président Vladimir Poutine.

Depuis le 16 février, Alexeï Navalny, 45 ans, est jugé dans l’enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 km à l’est de Moscou, où il purge une peine de deux ans et demi de prison. Les enquêteurs l’accusent d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations anti-corruption et « d’outrage au tribunal » lors d’une de ses précédentes audiences.

Alexeï Navalny s’est prononcé contre l’offensive de l’armée russe en Ukraine et a appelé ses soutiens à manifester pour la paix malgré les risques d’arrestation et de graves poursuites judiciaires.