L’Union européenne veut renforcer ses défenses et se donner des moyens d’intervention

Le chef de la diplomatie européenne souligne que la guerre en Ukraine a provoqué un changement tectonique de l’architecture de la sécurité européenne. Même si cette boussole stratégique n’est pas qu’une réaction à l’invasion russe, elle s’étend longuement sur la posture de défense de l’Union européenne face à la Russie. « L'Union européenne est en danger. L'agression de la Russie contre l'Ukraine n'est pas de la rhétorique et constitue un rappel à l'ordre », souligne Josep Borrell. Les Européens ont également préparé de nouvelles sanctions qui seront décidées avec le président américain Joe Biden lors d'un sommet extraordinaire de l'Otan jeudi 24 mars, suivi par une réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'UE consacrée aux conséquences de la guerre menée par la Russie en Ukraine pour la sécurité en Europe. L'occasion aussi de travailler sur la question de l’embargo pétrolier, qui n’est pas résolue.

À l’issue de la réunion des ministres de la Défense et des ministres des Affaires étrangères de l’UE, la « boussole stratégique » européenne a enfin été adoptée ce lundi 21 mars au bout de deux ans de travail. Les ministres ont commencé à préparer de nouvelles sanctions contre la Russie, mais ils ont surtout établi ce qui devra servir de colonne vertébrale à la défense européenne.

Cette « boussole stratégique » est une orientation sur plusieurs années de ce que les Européens veulent mettre en commun pour leur défense. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, évoque un moment quasiment historique avec l’adoption de ce qu’il appelle un « guide pour l’action », relate notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

La mesure la plus tangible : la mise en place d’une force de réaction rapide de 5 000 hommes, puisant dans les groupements tactiques, créés en 2007. Ces derniers, bien qu’opérationnels, « n’ont jamais été utilisés, faute de volonté politique et de moyens financiers », déplore le service d’actions extérieures de l’UE.

Cette nouvelle force sera constituée de « composantes terrestres, aériennes et maritimes », et dotée de capacités de transports afin d’être en mesure de « mener des interventions pour sauver et évacuer des ressortissants européens » pris dans un conflit.

À plus long terme, les Vingt-Sept s’engagent à atteindre des dépenses militaires à hauteur de 2% de leur PIB. Des fonds supplémentaires qui permettraient aux Européens d’investir dans des équipements qui leur font actuellement défaut, notamment des drones, des systèmes de combat, des chars, des systèmes de défense antiaérienne et antimissile.
Une augmentation des dépenses militaires
La part du PIB consacrée aux dépenses militaires est aujourd’hui à 1,5%, ce qui représente 200 milliards d’euros, soit « trois ou quatre fois le budget de la Russie et autant que la Chine. Mais ce n’est pas assez », analyse Josep Borell. Pour lui, il y a beaucoup de doublons qui pourront désormais être éliminés et des failles à combler.

« Il s’agit d’un appel à l’action et ce document ne doit pas rester lettre morte », insiste Josep Borrell. « L’Union européenne doit se monter déterminée, rapide dans sa réaction aux crises et elle doit investir dans des capacités de défense en complémentarité avec l’Otan », explique-t-il.
Dans le document adopté par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’Union, les représentants européens estiment que « l’UE est collectivement sous-équipée pour faire face aux menaces et aux défis » actuels.

Le chef de la diplomatie européenne souligne que la guerre en Ukraine a provoqué un changement tectonique de l’architecture de la sécurité européenne. Même si cette boussole stratégique n’est pas qu’une réaction à l’invasion russe, elle s’étend longuement sur la posture de défense de l’Union européenne face à la Russie. « L’Union européenne est en danger. L’agression de la Russie contre l’Ukraine n’est pas de la rhétorique et constitue un rappel à l’ordre », souligne Josep Borrell.

Les Européens ont également préparé de nouvelles sanctions qui seront décidées avec le président américain Joe Biden lors d’un sommet extraordinaire de l’Otan jeudi 24 mars, suivi par une réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE consacrée aux conséquences de la guerre menée par la Russie en Ukraine pour la sécurité en Europe. L’occasion aussi de travailler sur la question de l’embargo pétrolier, qui n’est pas résolue.

RFI