Selon Le Monde Afrique, cette décision a été prise « il y a deux ou trois semaines » par Paris, mais elle n’a pas fait l’objet d’une communication « officielle » de sa part.
Pour justifier cette suspension, le ministère français des Affaires étrangères invoque le recours de la junte malienne au groupe militaire russe Wagner, que la Mali dément.
Spécialisée dans l’économie africaine, l’agence Ecofin souligne que cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues avec Bamako, et que, pour certaines organisations de la société civile, cette décision « pourrait avoir de lourdes conséquences sur la population malienne ».
Ecofin signale qu’au total, « près de 70 projets de développement en cours ou prévus au Mali, ces prochaines années, « pourraient être stoppés » et que la suspension de l’aide publique au développement de la France au Mali « pourrait ouvrir un nouveau front économique dans le processus d’isolation progressive de Bamako sur la scène internationale ».
Selon les Nations unies, « la situation humanitaire au Mali, en proie à l’insécurité et aux chocs climatiques, est « préoccupante », pointe Ecofin, 7,5 millions de personnes dans le pays ayant besoin d’assistance humanitaire cette année, 4,8 millions étant en situation d’insécurité alimentaire alors que 1 664 écoles sont non fonctionnelles, soit 16% des écoles du Mali ».
Répit pour les Démocrates béninois
Au Bénin, la Cour constitutionnelle a accédé hier à la requête du parti d’opposition les Démocrates. La formation de l’ancien président Thomas Boni Yayi avait déposé un recours auprès de la haute juridiction, après avoir vu sa liste pour les législatives du 8 janvier prochain rejetée par la commission électorale.
« Les Démocrates obtiennent un sursis », lance Jeune Afrique. Toutefois, complète ce journal, « cette décision ne garantit pas encore la participation de ce parti au scrutin de janvier. Les démocrates doivent maintenant attendre la délivrance de leur récépissé définitif par la Cena », pointe JA.
Côte d’Ivoire, la liste de la discorde
J-1, en Côte d’Ivoire, avant le coup d’envoi de la révision de la liste électorale. L’opération « débute demain », lance Fraternité Matin en Une. Le quotidien gouvernemental souligne notamment la possibilité, cette fois-ci, de s’enrôler « en ligne », Frat Mat s’empressant d’ajouter que cette méthode inédite et high-tech d’enrôlement est réservée « aux personnes déjà inscrites ».
La révision de la liste électorale, en vue des prochains scrutins en Côte d’Ivoire – les élections municipales et régionales de 2023, notamment – est « une opération d’envergure qui nécessite la participation de tous », souligne le quotidien indépendant Soir Info. Etant rappelé que les principaux partis ivoiriens d’opposition réclament la réforme de la Commission électorale indépendante et un audit de la liste électorale, ce même journal rapporte les propos de la troisième vice-présidente de la Commission électorale indépendante, Salimata Porquet. Laquelle déclare que « ceux qui réclament l’audit de la liste électorale n’ont rien compris parce que l’étape du contentieux permettra d’avoir une liste électorale fiable, crédible et inclusive. Faisons confiance à la CEI et sachez que cette histoire d’audit n’a aucun sens », a dit encore Salimata Porquet, signale Soir Info.
Dans le quotidien Le Temps, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, le docteur Christophe Kouamé, président de l’ONG Civis, dresse un inventaire des fraudes potentielles, en expliquant « comment s’opère la fraude sur la liste électorale », en évoquant notamment les cas d’inscription de « non-nationaux » sur ladite liste, ainsi que « l’inscription des mineurs » ou de « non-résidents », ou encore la « non radiation des personnes décédées ».
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