Les violences intercommunautaires se poursuivent dans le territoire de Kwamouth et provoquent la fuite de milliers de personnes. À Kinshasa, ils sont des milliers mais aucun recensement n’a encore été effectué. Ils sont hébergés par des familles ou dans des églises. Dans le quartier Mombele, habité par de nombreux Teke, ethnie en conflit avec les Yaka dans le Mai-Ndombe, les réfugiés affluent.
Dans l’église Ministère international Christ porteur de notre salut, 80 déplacés qui fuient les tueries dans le Mai-Ndombé dorment à même le sol. Parmi eux, des enfants, des nourrissons et des malades. « Nous avons fui les violences à Engweme et à Mbomo. À l’approche des agresseurs, c’est la police qui était déployée dans le village qui nous a incités à fuir », témoigne Mama Nzilu Mukankama, une réfugiée qui est arrivée ici avec ses six enfants.
Ngankou Bike Miala, lui, est enseignant à Mununu, un village dont une grande partie de la population a été décimée. « Ils sont venus se réfugier à l’église. Leurs conditions sont difficiles, ils passent des nuits difficiles. Il y a des gens qui souffrent et qui n’ont pas les moyens d’aller à l’hôpital », raconte-t-il, précisant que l’église leur vient en aide pour nourrir toutes ces personnes.
Pauline était dans l’une des fermes du village Fadiaka, dans le territoire de Kwamouth où cinq de ses frères et trois belles-sœurs ont été tuées. Elle est arrivée à Kinshasa avec ses enfants et ceux de ses frères. « Sur le parcours, tous ceux qui étaient derrière nous étaient massacrés avant d’atteindre Nsele », raconte-t-elle. Tous ces déplacés espèrent une aide humanitaire et disent se sentir abandonnés.