La Fédération internationale des journalistes, qui représente plus de 180 syndicats et 600 000 journalistes dans le monde entier, tient ce week-end une réunion de son comité exécutif à Ramallah, la capitale de l’Autorité palestinienne. Au cours d’une manifestation samedi 17 novembre pour demander la liberté de circulation, la délégation a été accueillie par des nuages de gaz lacrymogènes aux abords du checkpoint israélien de Qalandiya. Une agression inacceptable pour cette fédération et qui illustre les conditions de travail difficiles pour les journalistes locaux dans les Territoires palestiniens occupés.
Avec notre correspondante à Ramallah,Marine Vlahovic
Munis de leur seule carte de presse que les journalistes se sont dirigés vers le checkpoint de Qalandiya, l’un des plus importants barrages militaires israéliens de Cisjordanie occupée, avant d’être accueillis par une salve de grenades lacrymogènes, sans aucune sommation de l’armée.
Une agression physique « gratuite », dénonce le Belge Philippe Leruth, président de la Fédération internationale des journalistes : « Nous étions une trentaine, et nous avancions pacifiquement. On criait certains slogans comme « Liberté de la presse », « Les journalistes ne sont pas des terroristes », etc. J’ai couvert beaucoup de manifestations, et d’habitude la police intervient et dit : »Vous arrêtez, vous n’allez pas plus loin ». Ici, pas du tout, on a entendu des détonations et les premières explosions de gaz lacrymogènes se sont produites. Depuis très longtemps les journalistes palestiniens nous informent de ce qu’ils vivent, mais quand vous l’expérimentez sur le terrain ça prend un tout autre relief. »
« Aucun Etat démocratique digne de ce nom ne peut agir ainsi », affirme la Fédération dans une lettre ouverte adressée au chef du gouvernement israélien. Pour le seul mois dernier, le Centre palestinien pour la liberté des médias a recensé 48 violations à la liberté de la presse, 39 de ces violations ont été commises par les forces de sécurité israéliennes.