Alors que des doutes restaient sur leur entente, les États membres du G20 ont réussi à diffuser samedi 1er décembre un communiqué commun à l’issue du sommet, à Buenos Aires. Le texte, qui fait le service minimum sur le commerce, confirme également l’isolement des États-Unis sur le climat.
On peut dire que les grandes économies de la planète ont réussi à sauver les apparences sans qu’il y ait de véritables avancées sur les grands sujets litigieux. Chaque mot de la déclaration finale a donc été soigneusement pesé pour ménager les susceptibilités, rapporte notre envoyée spéciale, Mounia Daoudi.
Dans un communiqué a minima, les dirigeants des principales économies mondiales « notent les problèmes commerciaux actuels ». Ils s’abstiennent toutefois de toute condamnation du protectionnisme dans ce document négocié jusqu’à la dernière seconde et rendu public par l’Argentine, le pays hôte. « Les États-Unis, qui sont l’économie la plus ouverte du monde, n’acceptent pas d’être enfermés dans une case », a justifié lors d’une conférence de presse l’hôte du sommet, le président Mauricio Macri, sur l’absence du mot « protectionnisme » dans le texte final.
Réforme de l’OMC
L’un des points attendus était également la « réforme nécessaire de l’Organisation mondiale du commerce » (OMC), un pas « soutenu » par les dirigeants qui soulignent que le système commercial multilatéral « rate ses objectifs ». Cela notamment sur fond de multiplication par les États-Unis des confrontations avec leurs partenaires commerciaux. La réforme de l’organisation, honnie de Donald Trump et contestée pour d’autres raisons à Pékin, sera discutée lors du prochain sommet, celui de 2019 à Osaka, au Japon.
Lutte contre le changement climatique
Les Etats ont également réaffirmé leur attachement à la lutte contre le changement climatique. Comme le souligne le communiqué, les 19 membres du G20 « signataires de l’accord de Paris », pour eux « irréversible », « s’engagent à sa pleine mise en œuvre ». Une victoire pour la France qui redoutait que certains pays, comme la Turquie qui n’a pas encore ratifié le texte, ou le Brésil qui vient d’élire un président climatosceptique, ne se retire de l’accord de Paris. Un bien mauvais signal alors que s’ouvre ce dimanche la COP 24 à Katowice en Pologne.
Toutefois, ils disent prendre en compte les « capacités respectives, au vu des diverses situations nationales ». Lors de la signature de l’accord, en 2015, certains pays émergents avaient déjà fait part du besoin d’un soutien financier plus fort que les pays les plus avancés pour leur transition énergétique.
Comme lors du dernier sommet, à Hambourg, Washington a également fait bande à part sur le climat. Washington qualifiant l’Accord de Paris sur le climat de «tueur d’emplois». Dans un paragraphe distinct du communiqué, les États-Unis ont rappelé qu’ils ont rejeté cet accord obtenu à la COP21. Ils disent s’engager en faveur de « la croissance économique, l’accès à l’énergie et à la sécurité, en utilisant toutes les technologies et les sources énergétiques disponibles, tout en protégeant l’environnement ».
RFI