Aux Etats-Unis, le « shutdown » de l’administration dure depuis maintenant plus de deux semaines, et des négociations de haut niveau se sont tenues tout le week-end sans résultat probant. Donald Trump tient absolument à construire un mur à la frontière avec le Mexique, concédant seulement qu’il pourrait être en acier plutôt qu’en béton.
Avec notre correspondant aux Etats-Unis, Grégoire Pourtier
Donald Trump va-t-il déclarer une « urgence nationale » concernant la sécurité à la frontière avec le Mexique pour en finir avec le « shutdown » et débloquer des fonds pour construire son mur ? Il laisse planer la menace, mais l’initiative serait risquée et pourrait se heurter à d’autres impasses.
L’opposition démocrate se dit prête à discuter de la lutte contre l’immigration clandestine. Mais elle demeure inflexible sur l’érection de milliers de kilomètres de mur. Alors que les conséquences du shutdown sont chaque jour plus visibles, les scénarios de sortie de crise sont ainsi toujours aussi difficiles à envisager.
« Faire redémarrer l’administration et ensuite négocier »
Quelle solution ? En décembre, un accord avait été trouvé, mais le président a reculé sous la pression de sa base. Steny Hoyer, élu démocrate du Congrès, déplore l’abandon de ce projet : « Nous étions décidés à voter pour ce texte, ce sont les républicains qui ont choisi d’aller au « shutdown ». »
« Alors maintenant, conclut le parlementaire, nous devons d’abord faire redémarrer l’administration et ensuite négocier, pas l’inverse. » Mais le problème, c’est qu’un bras de fer est engagé, et que l’identité des Etats-Unis est en jeu.
Les démocrates estiment que construire ce mur tout au long de la frontière Sud est « immoral ».
« Nous devons absolument protéger notre frontière »
Liz Cheney, élue républicaine, fait l’analyse inverse : « Ce qui est immoral, c’est de ne pas sécuriser notre frontière, de ne pas protéger les citoyens de cette nation. Le président n’a pas d’obligation plus importante, et il en est de même pour nous, les élus du Congrès. Nous devons absolument protéger notre frontière. »
Porté par Donald Trump, le discours semble très alarmiste par rapport à la réalité, puisque le nombre de migrants clandestins a largement baissé ces dernières années. Mais le président n’est pas à une exagération ou imprécision près. Il utilise le chiffre de 4 000 terroristes présumés arrêtés à la frontière. Or, ce sont aux aéroports qu’ils avaient transité.
Rfi