Au cours d’une audition de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, plusieurs parlementaires de l’opposition, mais également de la majorité, ont demandé la suspension de la hausse des frais d’incription à l’université pour les étudiants extracommunautaires. Une proposition rejetée par la représentante du gouvernement.
Pendant près de deux heures, les députés de la commission des Affaires étrangères ont dit tout le mal qu’ils pensaient de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers extracommunautaires.
M’jid El Guerrab, représentant les français d’Afrique du Nord et de l’Ouest, a par exemple fait part des mauvais retours de terrain : « J’ai eu le plaisir de rencontrer même des chefs d’Etat, le chef d’Etat guinéen, le chef d’Etat sénégalais, et eux-mêmes m’ont dit [que] l’effet va être évident. Madame la Ministre, je vous le dis, l’effet est clair, net et précis, c’est un effet repoussoir. »
« Un effet repoussoir » qui aura un coup en termes d’image, a estimé de son côté le député La République en marche, Jacques Maire : « Les conséquences en termes de perception des opinions des pays avec lesquels nous avons le rapport le plus intime seront immédiates et irréversibles. »
Des élus de la majorité qui n’ont pas caché leur exaspération de ne pas avoir été associés à la préparation de ce texte. « On est toujours dans un moment démocratique difficile quand le Parlement et cette commission par exemple, mais d’autres aussi peut-être, prennent des décisions qui tombent un peu du ciel… », a regretté Marielle de Sarnez, présidente de la commission des Affaires étrangères.
Fin de non-recevoir
Plusieurs députés ont alors demandé à la ministre de suspendre la mesure, ce à quoi Frédéric Vidal a opposé une fin de non-recevoir : « Le gouvernement exclut toute remise en cause de la stratégie « Bienvenue en France » parce que c’est un réel devoir collectif que de mieux accueillir tous les étudiants qui choisissent la France. »
Seule concession faite par la ministre : l’accord donné à la mise en place d’une mission d’information sur le sujet.
Frédérique Vidal sera une nouvelle fois auditionnée dans un mois par la commission alors que les inscriptions des étudiants internationaux dans les universités françaises doivent débuter à la fin mars.
Rfi