C’est l’un des hommes nouveaux du remaniement gouvernemental intervenu le 2 mars dernier. Paul Atanga Nji est nommé ministre de l’Administration territoriale, alors que le pays est traversé par une grave crise dans sa partie anglophone. Entre mise au pas des chefs d’unité de commandement sur l’ensemble du territoire et communication directe auprès de la presse sur la situation sécuritaire du pays, cet originaire de Bamenda apparaît déjà en première ligne dans ce brasier anglophone dont certains lui reprochent d’avoir été l’un des souffleurs.
A peine installé, Paul Atanga Nji a déjà révolutionné les usages dans l’administration territoriale. Celui que des proches présentent comme un « boulimique du travail » a instruit sous-préfet, préfet et gouverneur de lui faire tenir deux bulletins de renseignements par jour. La pratique pour tous ses prédécesseurs était jusqu’ici d’un bulletin par semaine.
Ceci, précise-t-il, en vue de disposer de données complètes et actualisées sur la situation sociopolitique et sécuritaire de chacune de ses unités pour la très haute information du président de la République. Le ministre, qui est par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de sécurité, entend ainsi faire du renseignement la clé de voûte de sa gouvernance.
La méthode Atanga Nji se veut aussi plus incisive en matière de communication. Plutôt que de laisser la main, selon les usages, au ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, il a signé le 8 mars un communiqué destiné aux journalistes où il a fait un point exhaustif de la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones en crise. Une crise pour laquelle il entend se mettre en première ligne, lui anglophone de Bamenda dont le parti-pris uni et indivisible du Cameroun est souvent très controversé.
rfi