L’enquête est désormais en cours pour connaître les causes du crash d’un avion d’Ethiopian Airlines, dimanche 10 mars, près d’Addis-Abeba qui afait 157 morts de 35 nationalités différentes. Des enquêteurs éthiopiens mais aussi américains doivent faire la lumière sur cet accident. Les deux boîtes noires ont été retrouvées dans les décombres de l’appareil, ce lundi, tandis que les Boeing 737 MAX sont cloués au sol en Ethiopie, en Indonésie et en Chine.
Les boîtes noires de l’appareil n’ont pas encore été analysées. A ce stade, rien ne permet de dire si l’avion d’Ethiopian Airlines s’est écrasé en raison d’une erreur humaine, d’une cause extérieure ou d’un problème technique.
Mais si la fiabilité de l’avion lui-même, un Boeing 737 MAX 8, est déjà mise en question, c’est que cet accident ressemble étrangement à un autre crash, celui d’un avion de la compagnie indonésienne Lion Air qui avait fait 189 morts il y a quatre mois et demi. Ce même modèle, le Boeing 737 MAX 8 s’était écrasé peu après son décollage, après des messages d’alerte des pilotes, comme pour le vol d’Ethiopian Airlines.
Dans la foulée, la fédération des pilotes américains a révélé un problème lié au détecteur d’angle d’attaque de l’avion, pouvant générer des dysfonctionnements de l’ordinateur de bord. En attendant les conclusions de l’enquête, Ethiopian Airlines a suspendu l’utilisation de ses autres Boeing 737 MAX 8. La Chine a pris une mesure similaire à l’échelle nationale, ainsi que l’Indonésie.
Les avions déjà remplacés par les compagnies
Le communiqué du bureau chinois de l’aviation civile a été diffusé à 9 h, heure de Pékin ce lundi matin, mais la décision de laisser les 737 MAX 8 sur les tarmacs, était déjà prise par la plupart des compagnies aériennes, rapporte notre correspondant à Pékin Stéphane Lagarde. Dès l’aube, les Boeing de ce modèle ont été remplacés ce lundi matin, comme sur le vol CA 1461 d’Air China de 6 h 55 pour Guiyang, la capitale de la province du Guizhou.
Les passagers ont finalement embarqué sur un Boeing 737-800. Cette suspension est « conforme au principe de tolérance zéro en matière de sécurité aérienne » indiquent les autorités chinoises, qui attendent désormais le retour de l’administration fédérale de l’aviation aux Etats-Unis avant nouvel avis. La décision constitue un coup dur pour Boeing, car la Chine compte parmi le plus gros utilisateurs de l’avion monocouloir, avec 97 appareils commandés selon les médias officiels et soixante-dix déjà en service, dont 16 à la China Southern Airlines, 14 chez Air China, 13 pour la China Eastern Airlines.
Un symbole de la présence de Boeing en Chine
Le modèle est aussi devenu récemment un symbole de la présence de Boeing en Chine. Le 737 MAX étant le premier avion a avoir pointé son nez hors des hangars de l’usine de finitions du constructeur américain à peine terminée de Zhoushan sur la côte orientale chinoise à la mi-décembre dernier. Cette décision intervient alors que le vol ET 302 comptait 8 passagers chinois sur les 157 personnes qui ont pris place à bord dimanche à Addis-Abeba.
Le Boeing 737 MAX 8 est l’appareil vedette du constructeur américain, version modernisée de son mythique 737, l’avion le plus vendu de tous les temps. Déjà, l’action de Boeing a chuté de 12, 80% à Wall Street. Et ce n’est peut-être que le début d’une période compliquée pour le constructeur américain car c’est l’appareil lui-même qui est déjà mis en cause.