20 ans de travaux ! Telle est la peine qu’encourt l’accusé Hamady Dia, attrait, ce mardi, à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour tentative d’assassinat. Il sera fixé sur son sort le 2 avril prochain, date du délibéré. L’acte qui lui est imputé remonte à la date du 9 août 2017 à Dakar.
Ce jour-là, la dame Arame Niang, employée dans une clinique de la place avait informé les éléments de la section de recherches de la gendarmerie nationale qu’un individu s’était présenté au domicile de Rokhaya Thiam et l’avait étranglée avec une corde. Les hommes en bleue ont alors fait une descente sur les lieux indiqués. Ils ont constaté que la victime avait été déjà évacuée à l’hôpital principal de Dakar. Les constations effectuées ont permis de retrouver sur place une corde et un burin pour marteau. Pour mettre cette affaire au clair, ils ont commencé à auditionner certains des témoins. C’est sur ces entrefaites qu’ils ont appris que l’auteur des faits s’appelait Hamady Dia, qui n’est autre que le neveu du défunt mari de la victime.
Quelques semaines plus tard, Rokhaya Thiam est sortie de l’hôpital. Entendue par les enquêteurs, elle déclare avoir reçu, le jour des faits, la visite de Hamady Dia à l’heure de la pause. Celui-ci, raconte-t-elle, lui avait emprunté la somme de 400 mille francs CFA. Elle lui a fait savoir qu’elle ne pouvait pas satisfaire cette demande car n’ayant pas de l’argent par devers elle. Tout de même, elle lui a donné 10 mille francs CFA pour le transport en lui suggérant d’attendre la prochaine fois.
Sur ce, Hamady Dia aurait alors manifesté son désir de faire ses ablutions pour la prière de « Tisbar ». Il avait quitté le salon avant de revenir sur ses pas pour enrouler une corde autour du cou de sa « tante » en cherchant ainsi à l’étrangler. Paniquée, Rokhaya Thiam s’est débattue de toutes ses forces pour réussir à s’échapper de la pression exercée sur elle avant de courir alerter ses secrétaires et son gardien. Avant l’arrivée de ces derniers, le présumé coupable avait déjà pris ses jambes à son cou en sautant par-dessus le balcon.
Mais, son escapade sera de courte durée : il a été arrêté, quelques jours plus tard, dans un village dénommé « Koundel Réo », non loin de la Mauritanie. Interrogé, il a reconnu, sans ambages, les faits avant de demander pardon. Devant le prétoire ce mardi, il a réitéré ses propos en soutenant ne pas être en mesure d’expliquer son geste. Par ailleurs, il a essayé de mouiller sa belle-famille en la désignant comme étant le commanditaire de son acte. La défense a demandé la disqualification des faits en coups et blessures volontaires. Avant de plaider, à titre principal, l’acquittement et, subsidiairement, l’application bienveillante de la loi pénale.