La Grèce fête un triste anniversaire. Depuis deux ans, réfugiés et migrants restent bloqués sur les îles grecques de l’est de la mer Egée dans des conditions souvent dénoncées par les organisations de défense des droits de l’homme. Il s’agit d’une des conséquences de l’accord signé en mars 2016 par l’Union européenne et la Turquie. Réfugiés et migrants doivent attendre sur ces îles la réponse à leur demande d’asile, parfois pendant des mois. Différentes associations ont décidé de contester ce qu’on appelle la « restriction géographique » en justice.
Avec notre envoyée spéciale à Samos,Charlotte Stiévenard
Les barbelés autour du centre d’enregistrement pour migrants de l’île grecque de Samos lui donnent des airs de centre de rétention. Trois de ses occupants issus d’Afrique de l’Ouest partent en ville mais restent de toute façon bloqués sur l’île. « C’est comme une prison, dit l’un. On ne peut pas la quitter. » « Ce n’est pas « comme une prison », « c’est » une prison », corrige un autre.
Ces migrants sont retenus sur Samos en raison de la « restriction géographique ». Ils doivent attendre sur place la réponse à leur demande d’asile. La règle a été mise en place par le service d’asile grec, en application de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie sur le sujet.
Camps surpeuplés
Alors que les camps sont pleins, une association de défense des droits de l’homme, le Conseil grec pour les réfugiés, a décidé de la contester devant le Conseil d’Etat.
« Ce que nous voyons, c’est que les conditions sont déplorables, que les gens vivent dans des camps surpeuplés, explique Mariza Koronioti, une de leurs avocates à Samos. Car les gens arrivent et sur la base de l’accord, ils sont enfermés sur les îles. Cela crée non pas seulement des violations du droit européen et international mais des droits de tous ces gens ».
Les habitants des îles grecques sont eux aussi fatigués des problèmes causés par le mélange de misère et de violence que l’on trouve dans ces camps surpeuplés. Les associations des avocats de cinq îles ont elles aussi porté plainte. Elles espèrent avoir une réponse d’ici trois ou quatre mois.
rfi