Sans en avoir le titre officiel, Nguyen Phu Trong est le vrai patron du Vietnam. Le numéro un du Parti communiste vietnamien a été reçu à l’Elysée, ce 27 mars. Cette visite a été marquée par la signature de plusieurs accords commerciaux entre les groupes français et les entreprises vietnamiennes. Malgré l’appel de plusieurs ONG à propos des dérives autoritaires du régime vietnamien, Emmanuel Macron est resté très discret sur le respect de l’état de droit.
Pas un mot sur la répression politique au Vietnam. L’Elysée assure que la question des droits de l’homme a bien été soulevée en privé, mais en public, Emmanuel Macron préfère mettre l’accent sur l’économie.
« Les succès de votre pays sont impressionnants, a déclaré le président français au terme d’une visite du Parti communiste vietnamien, Nguyen Phu Trong. Votre produit intérieur brut a été multiplié par trois en dix ans. Un choix net a été effectué en faveur de l’ouverture internationale. Mais nous pouvons faire encore beaucoup mieux ».
Pragmatisme
Côté vietnamien, on se dit favorable à plus de coopération et d’échanges commerciaux. Mais pas question de s’immiscer dans nos affaires intérieures, prévient le patron du Parti communiste vietnamien. « Nous avons convenu de renforcer notre confiance politique dans le respect des différences en termes de régime politique et du principe de non-ingérence », déclare Nguyen Phu Trong.
La France de 2018 se veut pragmatique. Le régime vietnamien reste une porte d’entrée en Asie du Sud-Est. Emmanuel Macron annonce même qu’il va se rendre au Vietnam l’an prochain en visite officielle. Et termine par : « Ce proverbe asiatique « le sourire que tu envoies revient vers toi ». La France et le Vietnam se sourient aujourd’hui et vont ensemble vers un avenir partagé ».
RFI