La grève des cheminots a commencé dès lundi soir 19h, pour deux journées noires : ce mardi et demain mercredi. La circulation des trains sur le réseau SNCF est très fortement perturbée. Les usagers trouvent des solutions de repli : le télétravail ou le coivoiturage. La plupart des entreprises ont demandé à leurs employés de prendre leurs dispositions pour venir travailler, certaines ont anticipé et fait appel à des services de véhicules privés.
■ Les entreprises anticipent
Les berlines avec chauffeur de Connect Smart Drive sont destinées aux entreprises, qui constituent l’essentiel de la clientèle de cette société présente à Paris et sur la Côte d’Azur.
A l’annonce de la grève des cheminots de la SNCF, les réservations ont explosé. « Nous avons remarqué une augmentation significative de l’ordre de 50% sur deux jours, ce qui chez nous génère beaucoup d’activité. Les entreprises nous disent qu’elles sont inquiètes de pouvoir s’assurer de la disponibilité de leurs collaborateurs dans leurs locaux, et ensuite de s’assurer que chaque personne puisse rentrer le soir », indique Abdès H’Midouche, dirigeant de Connect Smart Drive.
Exceptionnellement, la société de VTC a reçu des réservations non seulement d’entreprises mais aussi de particuliers, qui avaient initialement prévu de voyager en train. « Nous avons été contactés par des personnes qui ont un billet de train réservé, ils ont préféré anticiper l’annulation [de leur train] pour partir en voiture quitte à perdre leur billet de train », poursuit Abdès H’Midouche.
Une sécurité qui a un coût : 40 euros le trajet dans Paris, et deux à trois euros du kilomètre en dehors de la capitale.
■ Les usagers du train vont se serrer sur la banquette arrière !
Porte de Clignancourt, au nord de Paris, une file de voitures attend des passagers. Des covoitureurs qui se sont donné rendez-vous. Catherine Ruf est infirmière mais aussi conductrice. Elle ne sera pas toute seule pendant son trajet pour aller travailler. « J’ai proposé de partager mon déplacement pour une ou plusieurs autres personnes qui auront peut-être des difficultés pour se rendre en banlieue pour aller travailler à une vingtaine de kilomètres », explique-t-elle. Vingt kilomètres pour lesquels l’automobiliste a demandé deux euros à ses passagers. Dix fois moins qu’un taxi.
Certaines applications vont plus loin et proposent des trajets gratuits. Le fruit d’un partenariat entre la Région Ile-de-France et ces plateformes. Direction les bureaux de Karos une application qui met automatiquement en relation les conducteurs et les passagers. Tristan Croiset, le cofondateur, regarde l’écran des statistiques. A chaque minute, de nouveaux trajets apparaissent. « Cela permet de suivre l’activité en temps réel de tout le réseau de covoiturage qu’on propose. Au moment où je vous parle par exemple, on a plus de 40 000 trajets possibles en covoiturage. Certains vont très loi. Par exemple, vous avez ce trajet qui va jusqu’à Orléans, donc des gens font des trajets de près de 100 km finalement. »
Les inscriptions ont bondi de plus de 40%. Huit plateformes de covoiturage sont financées par la Région, mais attention : seulement pendant les jours de grève.