Boris Johnson continue son tour du Royaume-Uni. Il est ce lundi en Écosse avant de se rendre au Pays de Galles et en Irlande du Nord plus tard cette semaine. Cette visite s’inscrit dans le cadre de sa tournée nationale en tant que ministre de l’Union, un titre qu’il s’est lui-même donné alors que beaucoup de critiques craignent une fracture du Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord.
Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras
Que ce soit lors de sa rencontre avec la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon ou avec la chef des conservateurs écossais Ruth Davidson, Boris Johnson a eu affaire à deux de ses plus fervents opposants.
Pour la Première ministre écossaise, la position de Boris Johnson sur le Brexit conduit le pays vers un « désastre ». Elle a rappelé au nouveau Premier ministre que les Écossais n’ont pas voté pour sortir de l’UE, et encore moins pour en sortir de manière chaotique.
Un référendum d’indépendance en cas de « no deal »
Et en cas de « no deal », Nicola Sturgeon n’hésitera certainement pas longtemps avant de demander un second référendum d’indépendance si le Royaume-Uni force l’Écosse à sortir de l’UE. Pour Sturgeon, l’Écosse a été ignorée par Westminster depuis le vote sur l’Europe et se retrouve désormais entrainée dans un scénario catastrophe voué à l’échec.
Ruth Davidson, grande critique du nouveau Premier ministre, craint notamment qu’une sortie prématurée sans accord de l’UE comme le prévoit et le promet Boris Johnson ne renforce la cause indépendantiste de sa rivale Nicola Sturgeon.
Boris Johnson a rappelé qu’il ne souhaitait pas sortir de l’UE sans accord, mais qu’il ne rencontrerait pas les leaders européens tant qu’ils n’auront pas accepté de négocier un nouvel accord. Il lance donc une sorte d’ultimatum à l’UE qui a déjà dit qu’il n’y aurait pas d’autre accord que celui de Theresa May, un accord que Boris Johnson a déjà enterré.
La presse britannique a scruté cette visite avec attention
Boris Johnson n’était donc pas vraiment en terrain conquis lundi en Écosse. Et si les tabloïds ne semblent pas très intéressés par sa première visite, les journaux plus sérieux comme The Times parlent ce matin de la chute de la livre sterling et du scénario catastrophe qui attend le Royaume-Uni si une sortie sans accord est amorcée.
La photo de la poignée de main peu chaleureuse entre Boris Johnson et Nicola Sturgeon fait la une du Guardian et du Financial Times alors que The Indépendent revient sur les huées qui ont accueillis le premier ministre sur le perron de Bute House où réside la première ministre écossaise. Un détail qui dérange alors que l’on apprend que Boris Johnson s’est auto-proclamé ministre de l’Union britannique.
Le Daily Telegraph évite bien évidemment tous les sujets sensibles et défend le plan de secours du Premier ministre pour venir en aide aux agriculteurs écossais. Le quotidien est devenu au fil des années la tribune de Boris Johnson qui y tenait une chronique régulière avant de rentrer a Downing Street.
Rfi