Deux étudiants arrêtés mardi lors d’une manifestation et un militant politique arrêté mercredi devant chez lui ont été placés en détention provisoire jeudi. Les routes aux entrées d’Alger ont été bloquées pour empêcher les manifestants de se rendre dans la capitale ce vendredi. RFI est allée à la rencontre des familles de ceux qui ont été arrêtés au cours des derniers mois. Ils s’inquiètent d’un durcissement sécuritaire.
Le fils d’Arezki Challal est détenu depuis le 28 juin parce qu’il portait un drapeau berbère : « Qu’on les relâche parce qu’il n’y a pas de délit. Il n’y a pas un délit qui s’appelle « port de l’emblème amazigh ». Cela n’existe pas », s’agace-t-il.
« Craintes »
S’il continue de manifester chaque semaine avec ses autres enfants, Arezki Challal craint que les instructions de l’armée de boucler les accès de la capitale n’allongent la liste des détenus. « Je suis de nature très optimiste, mais je commence à avoir des craintes, confie-t-il, parce que le gendarme a le droit de vous dire : vous et vos enfants, vous êtes là pour aller manifester. »
Le frère de Ouhiba Kichou a lui été arrêté, parce qu’il avait des pancartes dans sa voiture. « Cela veut dire qu’il ne peut même pas s’exprimer. Je ne parle pas spécialement de lui, je parle de tout le monde. Cela veut dire qu’on ne peut même pas écrire sur une feuille blanche ce qu’on pense. C’est grave », souligne-t-il.
On revient « en arrière »
Ouahiba, ancienne photographe, est persuadée que d’autres familles seront touchées. « Les arrestations ne vont pas s’arrêter là, craint-elle. C’est un défilé, on le voit. J’ai l’impression qu’on est en train de revenir en arrière. Alors là, avec l’approche des élections, ça m’étonnerait qu’ils les relâchent. »
Ouahiba et son mari Omar expliquent qu’ils se sont organisés. Ils ne vont plus manifester ensemble pour qu’au cas où il y ait une arrestation, il reste quelqu’un pour s’occuper de leurs deux enfants.
Rfi