La salle du Conseil municipal de Podor a été transformée en ring de boxe hier, mardi 29 octobre. Les protagonistes ? Aïssata Tall Sall, la maire de la localité, et Racine Sy, son éternel rival. Du moins, ces derniers se sont affrontés indirectement, par le biais de leurs proches.
Pour avoir voulu prendre la parole sans l’accord de la maire, le deuxième adjoint, Issakha Ly (pro-Racine), a été poussé par Mansour Sall (pro-Aïssata Tall Sall), le premier adjoint. S’en suit une bataille rangée avec l’intervention des gardes du corps de l’édile de Podor. Les Échos qui relate ainsi les faits précise que l’incident s’est déroulé sous les yeux du préfet du département.
Interrogés par le journal, les deux protagonistes se sont renvoyés la balle. Issakha Ly affirme qu’Aïssata Tall Sall lui a refusé la parole lorsqu’il a voulu la prendre. Lui demandant de prendre la peine de prononcer son nom à cet effet. Ce qu’il a refusé de faire.
« Il a fait venir ses gardes du corps et les gardes de Mansour, rembobine le deuxième adjoint. Mansour a attendu que ses gardes viennent pour se lancer sur moi. Il y a eu des échanges de coups. Il y a eu des habits déchirés. On m’a conduit à l’extérieur pour éviter qu’il y ait des blessés et du sang. »
La version de Mansour Sall est autre. Le proche d’Aïssata Tall se dit convaincu que son adversaire était venu à la réunion du Conseil municipal avec l’intention « de perturber ». À preuve, raconte-t-il, il est arrivé avec deux heures de retard à midi, n’avait pas le document de référence pour la rencontre (il avait un livre de Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’État américaine) et voulait prendre la parole sans la demander à la maire, présidente de séance.
Mansour Sall ne pouvait tolérer de tels écarts. Il dit : « C’est moi qui me suis énervé et je l’ai poussé en lui disant : ‘Sors de la salle. Où tu te tiens correctement ou tu t’en vas’. Il a déclenché une bagarre et les gens l’ont évacué. »
