Plusieurs milliers de personnes ont marché ce dimanche 10 novembre à Paris pour dire « Stop à l’islamophobie ». La manifestation s’est déroulée dans une ambiance conviviale.
Ira ? N’ira pas ? Toute la semaine, la question a été de savoir quels responsables politiques participeraient ou non à la marche contre l’islamophobie. Au final, c’est une foule très familiale qui a défilé ce dimanche dans les rues de Paris. Selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, quelque 13 500 personnes ont participé à la manifestation.
Partie de la gare du Nord en début d’après-midi, la marche s’est achevée place de la Nation. L’appel à manifester a été lancé le 1er novembre dans le quotidien Libération, quatre jours après l’attaque contre la mosquée de Bayonne. Le message initial était de dire « Stop à l’islamophobie », à la « stigmatisation grandissante » des musulmans, alors qu’un sur deux déclare avoir été au moins une fois victime de discrimination.
Le danger de l’acceptation
« Un regard, un restaurant qui nous refuse, ce n’est pas facile au quotidien, témoignait une manifestante au micro de notre journaliste Simon Rozé. C’est limite quelque chose qu’on accepte et c’est ça qui est dangereux : c’est d’être dans la peau d’une victime qui accepte de se faire discriminer et qui ne pense même plus à réagir tellement cela s’intègre dans nos modes de vie. »
Pour de nombreuses femmes voilées, venues seules ou en famille, cette manifestation était la première à laquelle elles participaient. Mais à leurs yeux, c’était nécessaire, dans un contexte de tension autour de la question du voile. « Si nous qui sommes directement concernées ne nous bougeons pas, personne ne va le faire pour nous », a d’abord pensé une autre, avant de revoir son jugement : « Je me rends compte qu’il y a beaucoup de solidarité et d’humanité. »
Diversité
L’atmosphère plutôt lourde au début de la marche a ainsi laissé place à une ambiance plus joyeuse, quand il s’est avéré que ce rassemblement était un succès. Car au-delà de l’affluence, c’est la diversité des participants qu’on pouvait remarquer. De nombreuses personnes non musulmanes étaient là, à entonner « Stop à l’islamophobie », ou encore « Laïcité, on t’aime, tu dois nous protéger ». Avant qu’une Marseillaise ne soit entonnée place de la Nation.
« La technique du gouvernement, c’est de diviser les gens et la haine contre les musulmans en fait totalement partie et elle est débridée. Je suis athée, mais je pense que tout le monde soit là », estimait un autre manifestant.
Les organisateurs saluent d’un moment fondateur, une démonstration pour ceux qui douteraient que les musulmans font partie de la communauté française. Dans les rangs de la manifestation, tout le monde déplorait qu’il faille encore le rappeler.