Jugé le 5 septembre 1895 au siège de l’administration coloniale à Saint-Louis, Cheikh Ahmadou Bamba va être déporté au Gabon pour une durée de sept (7) ans. Cette sentence prononcée vise notamment à plomber l’élan de cet homme de Dieu dont l’influence devenait de plus en plus grandissante dans le Baol et alentour. Malgré les épreuves et les contraintes qu’il dut affronter, Cheikh Ahmadou Bamba reviendra sain et sauf au Sénégal, le 11 novembre 1902.
Après son jugement le 5 septembre, Serigne Touba devait être enfermé dans la prison de Saint-Louis avant sa déportation, le 20 septembre 1895. Il sera ainsi envoyé au Gabon, dans la forêt ténébreuse et abiotique de Mayombe. Le Cheikh n’en sera pas démotivé pour autant. Il subira dignement les épreuves à lui imposées par les colons, apeurés et ameutés par son influence. Pendant son absence, son aura ne fera que s’accroître avec le travail gigantesque de Mame Thierno Birahim Mbacké qui assure son intérim.
Après 7 ans et 9 mois d’exil, Serigne Touba reviendra au Sénégal le 11 novembre 1902 à la surprise générale. Un accueil monstrueux lui sera réservé par une foule en liesse qui avait presque fait son deuil de lui. A bord du navire « La ville de Maceo », le Fondateur du Mouridisme débarque au port de Dakar, triomphalement accueilli par des milliers de disciples.
Son statut d’ancien exilé cède la place à un conquérant victorieux dont le retour installe un bonheur plus grand que celui d’Ulysse. Comme ce dernier, Cheikh Ahmadou Bamba rentre après avoir dompté les obstacles. Et plus qu’Ulysse, il prend le dessus sur ses ennemis sans se plaindre ni complaindre.