Trois membres d’une troupe de théâtre sont dans un état stable après avoir été poignardés sur scène lundi à Riyad. C’est la première attaque du genre depuis la mise en place d’un plan de promotion du divertissement par les autorités.
Trois personnes ont été blessées, lundi 11 novembre, dans une attaque au couteau à Riyad alors qu’elles participaient à un spectacle musical, a rapporté la télévision d’État saoudienne.
« La police de Riyad a arrêté un résident arabe en possession d’un couteau, après qu’il a poignardé deux hommes et une femme faisant partie d’une troupe de théâtre », a indiqué la chaîne Al-Ekhbariya, précisant que les blessés étaient dans un état stable.
Selon des images de la télévision d’État, l’homme s’est rué sur la scène pour attaquer les comédiens, vêtus de costumes.
La télévision n’a pas précisé la nationalité de l’assaillant, mais le journal progouvernemental Okaz a avancé qu’il s’agissait d’un Yéménite de 33 ans, en citant la police de la capitale.
« Vision 2030 »
C’est la première attaque du genre depuis la mise en place d’un plan de promotion du divertissement par les autorités auprès des citoyens saoudiens. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane souhaite débarrasser l’Arabie saoudite de son image de pays ultraconservateur avec l’autorisation de conduire pour les femmes, la réouverture de salles de cinéma, des concerts mixtes et autres spectacles.
Des stars internationales comme la chanteuse américaine Janet Jackson, le rappeur américain 50 Cent ou encore le groupe sud-coréen BTS se sont ainsi déjà produites sur une scène saoudienne, chose inimaginable il y a encore deux ans.
Le développement de l’industrie du divertissement mais aussi du tourisme fait partie du plan « Vision 2030 » du prince héritier, qui vise à diversifier l’économie du royaume ultradépendant du pétrole.
Mais ces réformes ont entraîné la crispation des plus conservateurs. Cette année, des militants des droits de l’Homme ont annoncé l’arrestation du religieux Omar al-Muqbil pour avoir critiqué l’organisme chargé du plan de promotion du divertissement, affirmant que les concerts qu’il organisait étaient en train « d’effacer l’identité originale de la société saoudienne ».