Le sommeil, c’est la santé. Et si les besoins des individus diffèrent, il semblerait que ceux qui en nécessitent davantage multiplient, en passant tant de temps à dormir, leur risque de subir un accident vasculaire cérébral.
Si pour certains, quatre heures de sommeil par nuit suffisent largement pour passer une journée pleine d’énergie, d’autres ont une nécessité accrue de dormir. Ils ont besoin de longues siestes pendant la journée ou de neuf heures dans leur lit pour être au top de leur forme. Et si c’était mauvais signe ? Selon une étude, publiée dans les journaux de l’American Academy of Neurology le 11 décembre, ces “gros dormeurs” auraient un risque accru de souffrir d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Des habitudes de sommeil
Plus de 30 000 personnes âgées de 62 ans en moyenne ont participé à l’étude chinoise. Au début des recherches, aucun ne présentait d’antécédent d’AVC ou d’autres problèmes de santé majeurs. Les volontaires ont été suivis pendant six ans en moyenne. Et pendant cette période, 1 557 d’entre eux ont été touchés par une attaque cérébrale.
Des questions leur ont été posées sur leurs habitudes de sommeil — sachant qu’en Chine, la sieste de midi est plus courante qu’en France. Par ailleurs les résultats ont été ajustés afin de tenir compte de l’ensemble des facteurs susceptibles d’affecter le risque d’AVC : hypertension artérielle, diabète, tabagisme…
Un risque accru d’attaque à terme
Au final, les participants qui roupillaient régulièrement plus de 90 minutes le midi — soit 8 % des sondés — étaient 25 % plus susceptibles de subir un AVC que ceux dont la sieste n’excédait pas 30 minutes. Les chercheurs n’ont toutefois pas observé de différence significative entre les adeptes d’un repos d’une heure, de 30 minutes ou d’aucune sieste pendant la pause repas.
De même, les individus qui dormaient neuf heures ou plus par nuit— soit 24 % des sondés — étaient 23 % plus susceptibles de subir un AVC que ceux au lit sept à huit heures par nuit. Les “petits dormeurs” ne présentaient quand à eux aucun danger accru. Au final, les personnes qui étaient à la fois des amateurs de longs sommes le midi et de longues nuit le soir augmentaient ainsi leur risque d’AVC de 85 %.
La qualité, non la quantité
Enfin, les chercheurs ont également demandé aux volontaires s’ils dormaient bien. Les personnes ayant indiqué avoir une mauvaise qualité de sommeilétaient 29 % plus susceptibles de subir un AVC que celles qui sommeillaient comme des loirs. Associé à beaucoup de repos, ce danger s’élevait même à 82 %. Toutefois, l’ensemble de ces résultats ne prouvent aucun lien de cause à effet entre le fait de dormir beaucoup et de souffrir d’une attaque cérébrale, mais seulement une association, précisent les scientifiques.
De plus amples recherches seront donc nécessaires pour comprendre cette association. “Des études antérieures ont montré que les [gros dormeurs] ont des changements défavorables dans leur taux de cholestérol et des tours de taille accrus, deux facteurs de risque d’AVC, avance dans un communiqué l’auteur de l’étude, Xiaomin Zhang, de l’Université des sciences et technologies de Huazhong (Chine). De plus, une sieste et un sommeil prolongés peuvent suggérer un mode de vie globalement inactif, qui est également lié à un risque accru.”