Les Oulamas sont détenteurs d’une sagesse sans quoi, les sociétés surtout africaines, demeurent fragiles. C’est la conviction du secrétaire général de la Fondation Mouhamed VI des oulamas africains. Sidi Mouhamed Rifki s’exprimait ce mardi en marge de l’ouverture de la réunion du Conseil supérieur de la fondation à Fès.
La troisième session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Oulamas africains s’est ouverte hier à Fès, capitale spirituelle du Maroc. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr Ahmed Taoufiq, président-délégué de la fondation, ministre des Habous et des Affaires islamiques.
Une forte représentation de la section sénégalaise
La section sénégalaise a été représentée par une forte délégation où tous les grands foyers religieux ont un aux moins un représentant: Touba, Tivaouane, Kaolack, Ndiassane, la famille Tall etc. Pour cette année encore, les défis sont restés les mêmes : la formation des imams, la mise en place d’un mécanisme d’échange d’idées et d’expériences entre les sections, la lutte contre le radicalisme religieux etc.
« La tâche première qui revient aux oulamas c’est le devoir religieux. Ils sont détenteurs de savoir, ils doivent être des éclaireurs, des guides dans le bon sens de toutes les populations. Les sociétés africaines ont besoin de cette tradition ancestrale qui a toujours fait l’honneur à l’Afrique : la sagesse. Les oulémas sont détenteurs d’une sagesse qui doit être ancrées par un certain nombre d’actions. Sans cette sagesse là, les sociétés demeurent toujours fragiles », a estimé le secrétaire général de la Fondation Mouhamed VI des oulamas africains.
La formation, pilier essentiel
Pour Sidi Mouhamed Rifki, la réussite passe par la formation. Et pour cela, la fondation a un projet qui sera étudié dans ses détails qui est la formation des imams. « A la fois une formation qui cadre avec les fondamentaux qu’un imam doit être détenteur, et une formation spécifique pour chaque pays. La langue et des traditions locales sont des éléments essentiels. La diversité africaine est une chance, la préserver est un devoir. C’est pourquoi cette formation reste un grand projet », a-t-il soutenu.
Le Royaume du Maroc a une grande expérience dans ce domaine. La preuve est qu’il y a à peu près 1400 imams qui ont reçu une formation très poussée à l’Institut Mouhamed VI de formation des imams, des Morchidines et des Morchidates.
La fondation a aussi l’ambition de former des formateurs d’imams parmi les diplômés de cet institut pour qu’ils puissent continuer à disséminer cette science dans leurs pays respectifs. « Le projet est à ses débuts. Les oulémas vont discuter de cette question lors de cette rencontre pour que tous les pays africains puissent en profiter d’une manière ou d’une autre », a rassuré M. Rifki.
Un bilan positif tiré
Pour l’année 2019, il tire un bilan « très positif ». Selon Sidi Mouhamed Rifki, le secrétariat de la fondation a l’obligation de mettre en exécution tout ce qui a été décidé par le Conseil supérieur. « L’essentiel a été accompli même s’il reste un certain nombre de projets qui dépassent le cadre annuel mais qui doivent être exécutés dans le moyen terme notamment la préservation du patrimoine africain, des sociétés africaines, la formation. » La Fondation a réalisé plus d’une trentaine d’activités scientifiques », s’est-il félicité.