Aliou Badara Faty raconte sa vie de rêve aux côtés de Edouard Mendy

Aliou Badara Faty raconte sa vie de rêve aux côtés de Edouard Mendy

Une semaine après le triomphe africain des Lions du Sénégal face à l’Egypte, Aliou Badara Faty, le 4e gardien de l’équipe nationale a rejoint son club de Casa Sport qui disputait le week-end dernier, le championnat de la Ligue 1 face à Diambars FC. Une occasion saisie par le tout nouveau champion d’Afrique pour revenir sur sa sélection par le coach Aliou Cissé, ses ambitions dans le football. Mais également ses rêves d’Europe.

Comment expliquez-vous l’expérience de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) ?
J’ai beaucoup appris de cette coupe d’Afrique des Nation (Can). Car, en dehors d’Edouard Mendy, d’Alfred et de Seni, qui sont de grands gardiens aux talents incontestablement reconnus et avec qui je partage la même équipe nationale, j’ai également eu à rencontrer d’autres célèbres gardiens. Des gens que je ne voyais qu’à la télévision. Et, quant au trio de gardiens de notre équipe nationale, à savoir Edouard, Alfred et Seni, il m’a appris beaucoup de bonnes choses que j’ai attentivement bien mémorisées et qui me serviront ultérieurement dans la carrière professionnelle.
Est-ce que vous réalisez encore que vous êtes champion d’Afrique, même si vous n’avez pas joué lors de cette Can ?
Bien sûr que je réalise que je suis bel et bien champion d’Afrique et j’y crois fortement d’ailleurs. Le Sénégal est désormais entré dans l’histoire du football mondial de la plus belle des manières. La victoire est belle, la joie incommensurable. On ne cessera jamais de la savourer. Ce sont des instants inoubliables qui nous marquent à vie. Et depuis lors, un seul sentiment m’habite : c’est de remporter une autre Coupe d’Afrique. C’est juste magnifique et agréable à vivre. L’accueil du peuple sénégalais est fantastique. Et en tant qu’élément du Casa Sport, qui incarne aussi le football local, je suis davantage ravi de figurer parmi les joueurs que le sélectionneur national a convoqués. J’éprouve un énorme sentiment de satisfaction car quelque part, c’est grâce à mon club de Casa Sport que j’ai bénéficié de la confiance du coach Aliou Cissé. Les dirigeants de Casa Sport ont beaucoup fait pour moi. Et je ne les remercierai jamais assez. Car, il ne faut surtout pas oublier qu’en dehors de l’équipe nationale du Sénégal, je représentais le Casa Sport.
Réserviste puis intégré dans le groupe des 28 et deuxième gardien au premier match, quand le Covid a frappé certains joueurs de l’équipe nationale. Vous attendiez-vous à jouer quelques minutes ?
Avec le Covid qui a secoué la Tanière durant les premiers matches, j’avais une intime conviction que j’allais jouer. Parce qu’à aucun moment des préparatifs de la Can, je n’ai une seule fois pensé que j’allais être sélectionné. Du coup, après ma sélection, j’ai été optimiste dès les premiers matches, vu que même ma sélection m’a été une grande surprise. Les choses sont allées très vite et c’était inattendu d’ailleurs. Alors que je m’y attendais le moins, un soir, aux environs de 23 heures, le sélectionneur national m’a contacté pour me dire que je faisais partie de ceux qui devaient se rendre à la Coupe d’Afrique. Et c’est comme cela que j’ai fait mes valises à la hâte. Donc j’y croyais fortement. Mais ce n’est que partie remise et cela viendra un jour. L’essentiel est d’être là quand la nation a besoin de vous.
Que retenez-vous le plus de cette Can ?
L’expérience. J’ai beaucoup appris auprès des autres gardiens sénégalais, mes aînés. Sans entrer dans les détails, je sais que je me suis bonifié en compétences et découvertes.
Cela fait quoi de côtoyer Edouard Mendy, le meilleur gardien du monde ?
C’était le plus grand rêve de ma vie. C’est une chance immense. Et j’en remercie Dieu. Actuellement, tout le monde veut côtoyer ce gardien au talent incontestable. Avoir eu ce privilège m’est une grande fierté.
Et comment voyez maintenant votre futur ?
D’abord je vais vite retourner dans mon club, continuer le travail, tout en préparant activement l’avenir. Il me reste beaucoup à faire dans ma carrière. D’ailleurs, au cours de cette Can, j’ai eu plusieurs contacts avec des clubs étrangers. Mon ambition première est de jouer un jour dans des clubs européens. Seulement, pour l’instant, je préfère garder le secret. Par ailleurs, je conseille aux autres joueurs du Championnat local de ne jamais se décourager. Le meilleur reste à venir. J’invite aussi les autorités étatiques et sportives à venir en aide aux joueurs locaux afin de leur permettre d’avoir leur chance de représenter dignement leur pays à l’extérieur.
Pensez-vous devoir être différent maintenant dans le championnat local ?
C’est bien beau de participer, mais surtout de gagner une compétition de haut niveau, comme la Can. C’est le rêve de tout footballeur. Mais, cela ne veut pas dire que nous devons changer nos habitudes envers nos proches. Je garde la tête sur les épaules. Je reste le même Aliou Badara Faty.
MARIAMA GUEYE