La Chine a lancé ce vendredi 27 décembre, avec succès, une fusée Longue Marche-5, un des lanceurs les plus puissants au monde. Un premier pas vers la mission sur Mars prévue en 2020.
Le compte à rebours, puis les moteurs qui s’allument… Il est 20h45 heure locale ce vendredi soir, les ingénieurs de Wenchang retiennent leur souffle. 1 000 tonnes de poussées, la fusée Longue Marche V s’élève lentement dans le ciel de l’île province de Hainan. Tous les yeux sont alors fixés sur le troisième étage. 30 minutes plus tard, le visage des scientifiques s’éclairent. La coiffe se sépare de son lanceur. Mission accomplie.
Shijian-20, est désormais en orbite autour de la terre. Les autorités spatiales saluent « un succès complet » et l’entrée dans une « nouvelle ère des technologies de la communication ». Shijian 20 est non seulement le plus lourd des satellites made in china, c’est surtout le plus avancé, construit à l’aide de la nouvelle plate-forme Dongfanghong-5.
Il emporte avec lui des équipements très « nouvelle ère » là-aussi, dont un moteur ionique et la plateforme haute performance DFH-5 qui devrait porter les communications chinoises depuis l’espace à la fréquence 5G avec un transfert de données de 1 téraoctet par seconde.
Des communications à usage civil et militaire, selon les autorités spatiales, le nouveau champion des télécommunications chinoises dispose d’un système de chiffrement quantique permettant des échanges ultra sécurisés.
Objectif Mars en 2020
Avec ce lancement réussi, la Chine retrouve sa fierté en matière de conquête spatiale. Lors des deux lancements précédents, la fusée Longue Marche-5 s’était abimée en mer la première fois et n’avait pas réussi à atteindre une vitesse suffisante pour placer son satellite en orbite lors de la deuxième tentative.
Il aura donc fallu deux années de travail pour repenser et améliorer cette fusée équivalente de l’européenne Ariane 5 ou de l’américaine Delta IV Heavy. Le modèle chinois est équipé d’un lanceur réutilisable qui peut emporter une charge maximale de 14 tonnes en orbite haute et de 28 tonnes en orbite basse. C’est un élément clef de la conquête spatiale chinoise, notamment pour la future mission sur la planète Mars prévue en 2020.
Longue Marche-5 devrait d’ailleurs être utilisée dès les prochains mois pour lancer une première sonde sur Mars. Ce vendredi, sa coiffe renfermait le satellite géostationnaire Shijian 20, qui évoluera à 36 000 kilomètres au-dessus de l’Asie. Il a pour but de transférer via l’espace un terabit de données par seconde et doit également jouer un rôle dans les télécommunications militaires ultras sécurisées.
La Chine à la conquête de l’espace
Le régime communiste, qui investit énormément dans son programme spatial, espère rattraper l’Europe et les États-Unis. Son budget spatial a été évalué pour 2017 à 8,4 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros) par l’OCDE, soit plus que celui de la Russie ou du Japon.
En janvier dernier, la Chine est devenue le premier pays à poser un engin spatial sur la face cachée de la Lune. Elle a prévu d’installer une grande station spatiale opérationnelle en orbite aux alentours de 2022 et ambitionne, d’ici une dizaine d’années, d’envoyer un premier Chinois sur la Lune.
rfi