En Tunisie, 7 212 conseillers municipaux ont été élus dans les 350 municipalités que compte le pays. Le « grand gagnant » du scrutin, c’est l’abstention, qui s’élève à 64%. Du côté des formations politiques, les deux partis qui dominent la vie tunisienne arrivent sans surprise en tête, Ennahdha avec près de 30 % des voix et juste derrière à 29% Nida Tounes, le parti présidentiel. Mais la surprise vient du score des listes indépendantes, qui, toutes confondues, devancent les partis politiques. Elles obtiennent un tiers des sièges, avec près de 33 % des suffrages.
Parmi les indépendants qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu, certains ne le sont pas vraiment. Ils ont été adoubés par des partis politiques mais se sont présentés sans étiquette, peut-être pour mieux séduire ceux qui refusaient de voter pour un parti. Leur proportion n’est pour le moment pas connue. Les alliances pour l’élection des maires devraient permettre d’y voir plus clair.
Mais il y a également les indépendants « convaincus ». Ces derniers ont réellement créé la surprise, que ce soit à l’Ariana ou la Marsa en banlieue de Tunis ou même dans certaines régions du sud du pays.
Ces listes sont incarnées par des figures ou des militants de la société civile ou de la mouvance démocratique. On retrouve aussi des étudiants, des jeunes entrepreneurs… Tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans un parti et qui sont laissés tentés par l’exercice d’une démocratie de proximité.
Des gens qui ont la volonté d’agir localement, là où les politiques au pouvoir n’ont pas réussi à changer le quotidien des Tunisiens ces dernières années et qui ont visiblement séduit en cette période de désaveu des formations politiques traditionnelles.
Il faut maintenant attendre l’élection des maires pour voir combien de mairies ces alternatives citoyennes arrivent à diriger. Les conseillers municipaux ont jusqu’à juillet pour élire leurs maires.
RFI