Bamako, 24 fév (APS) ? Le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du centre du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Mabingué Ngom, invite les Etats africains à ?’façonner » leur avenir en relevant le défi démographique lié à un retard de la transition démographique.
?’C’est une situation qui se traduit par une croissance accélérée de la population avec un doublement prévisible en 2040 », a-t-il notamment dit dans un exposé présenté lors d’une session sur ?’La démographie, la paix et la sécurité » tenue en marge de la 20-ème édition du Forum de Bamako.
Lancé jeudi sur le thème’Quelle Afrique à l’Horizon 2040: Entre Mémoires », le Forum de Bamako a abrité cette session parallèle sur le dividende démographique visant à offrir une plateforme sur les relations entre le changement démographique et la survenance de conflits armés.
Selon M.Ngom, certains pays, comme le Niger qui comptait 3,4 millions d’habitants en 1960, ont aujourd’hui une population d’environ 20 millions d’habitants et en compteront plus de 45 millions en 2040.
?’Ce qui fait que lorsqu’on considère l’Afrique toute entière, les projections démographiques les plus optimistes montrent que la population qui est de 1,3 milliards aujourd’hui, atteindra plus de 2 milliards en 2040 », relève-t-il encore.
Or, poursuit-il, les pays de la région du Sahel sont déjà parmi les plus pauvres de la planète. Pour lui, leurs capacités à répondre à une demande sociale toujours croissante du fait de la dynamique démographique, sont de plus en plus limitées. De même que leurs ressources naturelles et leurs surfaces agricoles exploitables.
Outre le défi démographique, le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du centre de l’UNFPA a insisté sur celui lié à l’environnement.
?’En effet, précise-t-il, le Sahel est une des régions qui subissent le plus le réchauffement climatique avec des températures moyennes supérieures à 50°C en saison chaude qui ont des conséquences dramatiques sur la productivité agricole ».
Selon lui, il apparait que l’Afrique en général et, la région du Sahel en particulier, ont toutes les cartes en main pour relever le défi démographique, contrairement au défi climatique.
?’C’est pourquoi, nous devons nous sentir interpellés par l’ensemble de ces défis qui nécessitent une réponse collective des Etats membres et de la communauté internationale pour s’attaquer aux causes profondes des conflits et de l’instabilité en nous focalisant sur les variables démographiques », a-t-il encore recommandé.
Il a souligné que ?’la nécessité de lier la paix et la sécurité à la démographie en particulier dans la recherche de solutions à la fragilité et à l’insécurité dans le Sahel n’est pas seulement une question opportune, mais elle constitue un impératif au regard des nombreux défis qu’il a relevé ».
Le Forum de Bamako a pris fin ce samedi.