Faut-il tester tout le monde au Covid-19 ? C’est la grande question que se pose le monde médical et scientifique. Tous les pays n’ont pas adopté la même stratégie.L’Organisation mondiale de la santé demande aux pays d’accentuer leur programme de dépistage.
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« Testez les gens », a répété plusieurs fois le directeur général de l’OMS en début de semaine, expliquant un concept simple : on ne peut pas combattre un incendie les yeux bandés. La pratique d’un test de dépistage automatique permettrait d’isoler les personnes contaminées. Cela a donné des résultats positifs en Corée du Sud ou encore en Chine.
D’autres pays ont adopté des stratégies différentes. La France a choisi le dépistage au compte-gouttes depuis le début de l’épidémie. Seuls les cas les plus graves sont testés dans les hôpitaux. Mais cette stratégie pourrait évoluer laisse entendre Jérôme Salomon, le Directeur général de la Santé, notamment en fin de confinement.
« La vraie question est de s’assurer de l’efficacité de cette stratégie et d’être certain que nous n’avons pas de circulation du virus. Donc il faudra que l’on bénéficie de nouveaux tests, ou de tests rapides ou de tests accessibles plus facilement notamment en ville. Nous aurons le temps d’ici quelques jours ou quelques semaines d’avoir des innovations importantes dans le champ du diagnostic, dans le champ de stratégie de diagnostic », analyse-t-il. Puis d’ajouter : « Il y aura à être attentif – et les Chinois y sont très attentifs – à ce que le virus ne revienne pas par des personnes qui voyagent et qui viennent d’une zone où le virus continue à circuler. »
Les capacités de tests continuent d’augmenter en France. Ce mercredi 18 mars, 4 000 tests ont été pratiqués dans le pays. C’est deux fois plus qu’il y a une semaine.
De nouveaux tests qui commencent à arriver
Ces nouveaux tests dont parle Jérôme Salomon commencent à arriver. L’un d’entre eux a d’ailleurs été autorisé en France ce lundi 16 mars. Il est présenté comme dix fois plus rapide que le précédent. Il permettrait de faire environ 1 000 à 1 200 tests en 24 heures. Comme celui déjà existant et utilisé avec parcimonie en France, le prélèvement se fait dans le nez ou la gorge.
En plus des hôpitaux, il pourrait être pratiqué dans les laboratoires de villes, un renfort de poids. Seule complexité : les biologistes qui y travaillent refusent pour l’instant de l’utiliser. Ils réclament plus de protection : des masques, des gants. Une fois ce problème de matériel réglé, ces laboratoires pourront réaliser les tests, assure Jérôme Salomon.
« Nous avons ouvert la possibilité de faire des tests en ville sur prescription, quand il y a une indication. Nous avons de plus en plus d’accès à des tests sur le territoire, d’accès aux tests en laboratoires de ville, et d’accès à des tests qui donnent un résultat rapide », dit-il. Mais il prévient : « Il n’y a pas d’indication à faire des tests quand on n’a pas de forme sévère ou de facteurs de risque. Il vaut mieux appeler avant et ne pas se rendre directement au laboratoire puisque l’idée est de faire, justement, respecter le confinement aux malades et que le test puisse être fait à domicile. »
L’enjeu de ces nouveaux tests
Il est fondamental que ces nouveaux tests soient effectifs, car ils pourraient permettre de distinguer une simple bronchite d’une contamination au coronavirus.
Pour les personnels soignants, en première ligne face à l’épidémie et en sur régime depuis plusieurs semaines, l’enjeu est crucial. Certains, arrêtés pour maladie, pourraient ainsi revenir au travail plus rapidement si l’hypothèse du coronavirus est écarté.
La question du dépistage massif n’est pas encore réglée. Le professeur Jean-François Delfraissy à la tête du conseil scientifique qui conseille le gouvernement l’admettait en début de semaine.
Comment sortir du confinement ? La réponse n’est pas encore très claire. L’exemple de la Corée du Sud (20 000 tests par jour) est bien entendu une piste à suivre, mais en Italie le dépistage automatique du début d’épidémie n’a pas empêché le virus d’en faire le pays européen le plus sévèrement touché.
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rfi