Depuis le décès du Premier ministre Amadou Gon COULIBALY et candidat désigné du RHDP (parti au pouvoir), à la présidentielle ivoirienne d’octobre prochain, les tractations se poursuivent en coulisses. Entre les postures des faucons du palais présidentiel qui cherchent à tout prix, à trouver le cheval du RHDP et la pression de hauts responsables qui tentent un passage en force en perspective pour perpétrer le viol de la constitution, en présentant pour un troisième mandat le Président Ouattara, la présidentielle ivoirienne d’octobre embarrasse l’Élysée et inquiète Washington, qui a passé un message hier mercredi au Chef de l’État du Ghana, Ada Akuffo, via valise diplomatique, avant qu’il ne s’envole au Mali. Dessous explosifs d’un agenda caché au palais d’Abidjan.
Le microcosme politique ivoirien qui est plongé dans une situation inédite depuis le 8 juillet 2020, date du décès du Premier ministre et candidat du pouvoir, attise les velléités d’un passage en force, prémédité par le camp présidentiel, qui tient contre vents et marées, à ramener le président sortant Alassane Ouattara dans la course présidentielle d’octobre prochain, malgré le caractère inéligible de ce dernier, qui est à fortiori en fin de mandat. Ce jeu de yoyo agace embarrasse l’Élysée et agace Washington. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, Emmanuel MACRON et son cabinet ne veulent pas du tout, entendre d’un troisième mandat du président OUATTARA. Notre source est catégorique: «Paris n’agrée pas une candidature pour un troisième mandat du Président Ouattara » Idem pour Washington qui suit de très près l’évolution de la situation politique de la Côte d’Ivoire. Selon des informations exclusives autorisées parvenues à Confidentiel Afrique, à la veille de son voyage dans la capitale malienne, où il participe ce jeudi, aux côtés de quatre Chefs d’Etats de la sous-région, pour sauver Ibrahim Boubacar KEÏTA, le Président du Ghana, Ado Akuffo Nana, a reçu un message de la Maison Blanche, via un émissaire américain, pour dissuader Alassane Ouattara de briguer un 3ème mandat. Selon nos informations, avant le départ sur Bamako, le Président ghanéen, a eu une rencontre avec un émissaire américain mardi 21 juillet.
En effet, ergotent des sources, une frange des cadres avec à sa tête le directeur exécutif du RHDP Adama Bictogo, qui en réalité, n’exécute que le plan concocté par son mentor, Alassane Ouattara, appelle sans cesse cadres et militants à s’aligner pour investir Ouattara comme candidat, au mépris de l’article 183 qui rend cette candidature inconstitutionnelle.
Par ailleurs, mardi 21 Juillet 2020, Confidentiel Afrique a appris, qu’au siège de l’Assemblée nationale de 16 heures à 21 heures s’est tenue une réunion du Groupe parlementaire RHDP. Selon des indiscrétions, cette réunion s’est avérée très houleuse.
Deux grands blocs se sont affrontés au sein de l’hémicycle. On lisait la peur,la nervosité et la panique sur les différents visages. De nombreuses invectives ont été entendues ici et là.
Un groupe parlementaire souvent hétérogène a vu émerger deux blocs. L’un composé des faucons, la plupart des caciques de l’ex-parti sous assistance respiratoire, le RDR, et l’autre bloc, composé des transfuges des partis mouvements alliés et d’autres modérés.
Le premier bloc a estimé que la candidature du président sortant Alassane Ouattara, nonobstant, le fait que, ce dernier était en fin de mandat, demeurait la seule et unique alternative pour la conservation du Pouvoir dans 3 mois. En dehors d’elle, ni Hamed Bakayoko, l’actuel ministre de La Défense, encore moins Patrick Achi, secrétaire général à la présidence, ne peuvent conduire la mouvance présidentielle à la victoire finale.Ce bloc argue même si la candidature du president Ouattara est anti-constitutionnelle, les députés de cette frange de cadres, eux estiment, que c’est le meilleur schéma pour s’en sortir. « Si Ouattara n’est pas Candidat, c’est nous tous qui iront en prison ou à l’exil. Le RHDP disparaîtra au lendemain de notre défaite’’.
Face à cette grosse pagaille qui déchire le parti au pouvoir et ce vide constitutionnel, Alassane Ouattara va-t-il violer la constitution, au profit de son seul et unique intérêt ?
Confidentiel Afrique