Élections locales : Entre Apéristes, Alliés, Pastef, la guerre de Bignona aura bien lieu

Sauf report de dernière minute, les élections locales se tiendront courant 2021. Comme partout, la guerre de positionnement a déjà commencé à Bignona où le Pastef compte rééditer son hold-up de février 2019 au moment où le maire actuel Mamadou Lamine Keiïta compte conserver son « titre foncier ». Dans ce duel, un troisième camp est à l’affût, il s’agit des ténors de L’APR locale et de BBY.

Malgré la présence de la pandémie, les acteurs politiques continuent d’affiner leurs stratégies en fonction des mesures d’interdiction de rassemblement public. Si dès les premiers jours du Coronavirus au Sénégal, la élus du département de Bignona se sont signalés dans des opérations d’achat et de distribution de produits détergents, eau de Javel et autres récipients de lavage des mains, dorénavant la pratique est autre car, les produits achetés ont démontré leurs limites face à la propagation du virus.

L’achat des produits détergents qui était une option politique payante car permettant une visibilité de chaque élu lors des cérémonies de distribution   permettait également « d’économiser » des fonds en vue des prochaines élections locales. C’est ainsi que le système de la surfacturation « béni » par les Percepteurs, Préfets et Sous-préfets, permettra à de nombreux maires de disposer d’une cagnotte sans compter, les « recettes » engrangées dans le bradage du foncier devenu un sport national.c

Du côté du pouvoir, il existe plusieurs forces en présence mais, avec des stratégies qui différent avec un même but. Mamadou Lamine Keiïta, Assome Diatta, Aubin Sagna, etc…, et pourquoi pas Ernest Sambou sur la ligne de départ ? 

Pour les inconditionnels du chef de file de la Convergence des démocrates pour le développement (Cdd) et actuel maire, l’objectif est de garder intact le leadership de leur formation. Une tâche qui ne sera pas du tout de tout repos , si l’on se fie aux arguments des différentes bases politiques notamment de ses propres alliés de L’APR  et de BBY où chaque responsable politique  souhaite postuler pour diriger la mairie. Une compétition qui risque de faire éclater le peu de consensus actuel à moins que le Président Macky Sall n’intervienne pour faire les ambitions démesurées.

Ainsi, les partisans de l’actuel maire, Mamadou Lamine Keiïta affirment que leur responsable, au vu de ses nombreuses réalisations et de ses grands chantiers en cours, est l’un des meilleurs profils pour Bignona qui a changé de visage avec l’ancien ministre de la Jeunesse et des sports sous le régime libéral.

L’autre prétendant au fauteuil de la ville de Bignona n’est personne d’autre que la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta. Même si elle ne le déclare pas, la responsable du mouvement « Jappo akk Assome », ratisse dans la douceur au moment où les vrais leaders de L’APR locale, continuent de respecter les interdictions du président au tout début de la pandémie.

À l’époque, L’APR qui était dans une stratégie de reconquête après la débrouillée devant Pastef en organisant des visites au niveau des 19 communes, avait suspendu ses activités politiques. Le Coordonnateur départemental Abdoulaye Badji n’a pas encore « levé » le mot d’ordre mais, la ministre Aminata Assome Diatta continue de plus belle ses sorties publiques dont la dernière lui a valu des réprimandes des sénégalais qui lui ont reproché une certaine irresponsabilité en prenant part à un « meeting » quelques heures après les mesures d’interdiction du ministre de l’intérieur.

Une autre grosse pointure de L’APR et de BBY qui ne cache pas son désir de diriger la mairie de Bignona, Aubin Sagna. Le Secrétaire Général du ministère des Infrastructures est de plus en plus visible sur le terrain à travers des initiatives sociales.

Même si Aubin Sagna regroupe autour de lui des têtes bien faites, les populations exigent de lui plus de présence et de visibilité, Aubin Sagna pourrait faire mal lors des prochaines élections. L’homme est adulé par la jeunesse mais son handicap est qu’il roule trop en solo et risquerait le moment venir de ne pas bénéficier de soutiens de taille.

S’il réussit à formaliser et fideliser sa base, Aubin pourrait peser très lourd au moment du décompte final.

Dans l’opposition, le PDS qui avait géré la mairie voudrait revenir aux commandes. Pastef qui a réussi un coup de poker en février 2019, voudrait rééditer le coup et rafler la mise à Bignona ville et dans l’ensemble du département

Le PDS avait gagné la mairie avec Youba Sambou, l’ancien ministre des Forces Armées quelques trois ans après la première alternance démocratique en 2000, à récidivé avec l’actuel edile en 2009 avant que Mamadou Lamine Keita ne migre avec armes et bagages vers les prairies beige marron. Et à ce titre, la formation de l’ancien président de Abdoulaye Wade compte reprendre sa mairie.

Pour cela, le PDS mise sur le Dr Tito Tamba. Le médecin et les militants de la première heure ont relevé le défi et cela a permis au parti de Me Wade de continuer à être attractif auprès des populations qui se rappellent les réalisations obtenues avec l’ancien régime.

» Pour nous, même si le PDS a un responsable ici, ce qui est certain c’est que Tito est le seul à même de galvaniser les troupes. Il est disponible et rassembleur », confie une vieille militante, Nafi Dabo.

L’autre grand camp qui est à même de bousculer le fait accompli, c’est bien le Pastef de Ousmane Sonko. Ce parti très jeune semble jouir d’une certaine baraka particulièrement dans la région méridionale. Déjà, en février 2019, lors de la présidentielle ce parti avait ridiculisé la grande coalition BBY.

Mais, il y a un hic. En effet, depuis cette victoire mémorable, la formation fonctionne dans la logique des vieux partis politiques avec des choix qui ne répondent pas souvent aux aspirations des populations locales. De ce fait, pour la première fois si Pastef ne fait attention, il risque d’être confronté au vote sanction de ses propres partisans.

Trois figures se dégagent pour le contrôle de la mairie avec chacun des arguments différents. Madame Diédhiou Ousmane Sonko, la présidente des femmes qui est à l’origine de beaucoup d’initiatives pour le rayonnement de Pastef , le Coordonnateur départemental Yankouba Diémé et Bakary Diatta, un produit du mouvement associatif et très apprécié à Bignona.

En attendant que les jeux soient faits, les potentiels candidats ont tous des arguments pour remporter la bataille de Bignona.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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