L’avocat des 22 interpellés sur l’affaire Boffa Bayotte assimile l’enquête réalisé par la gendarmerie sur l’affaire dite «Tuerie de Baffa Bayotte », à une arnaque. Il soutient que les actes d’investigation qui devaient être faits n’ont pas été faits correctement et convenablement.
« Pour les exigences d’un procès équitable, nous avions demandé au juge d’instruction de procéder à des investigations pouvant établir tous les mensonges qui se trouvaient dans le procès-verbal d’enquête de la gendarmerie. Le juge d’instruction a tout bonnement refusé », déploré la robe noire.
Me Ly a également précisé que certains parmi ceux qui sont détention n’étaient même pas à Ziguinchor au moment des faits.
Par ailleurs, l’avocat a aussi demandé l’audition de l’ancien Directeur général de la station de la RTS à Ziguinchor ainsi que l’actuel chef d’état-major de l’armée qui, à l’époque, pouvait connaitre des faits précis pouvant innocenter des personnes qui sont en prison.
« Aucun acte d’investigation n’a été fait en dehors des auditions. Même la reconstitution des faits n’a pas été faite. Il faut que l’opinion publique nationale et internationale sachent que la paix en Casamance ne peut pas être résumé avec simplement le MFDC. Beaucoup d’innocents ont fait les frais de ces errements, de ces confusions et de ces mensonges. Toutes ces personnes qui sont inculpées ignorent la signification du MFDC », a dénoncé Me Ciré Clédor Ly.
Pour rappel, des exploitants forestiers, essentiellement des jeunes, avaient été pris à partie le 6 janvier 2018 par un groupe d’hommes fortement armés, dans la forêt de Bofa-Bayotte, non loin de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne, située dans la commune de Niassya.
Le bilan était lourd : 13 exploitants forestiers assassinés, 7 autres blessés dont 3 évacués à Dakar. Au moins plus de 20 présumés auteurs de cette tuerie ont été arrêtés. Après un séjour carcéral de 2 ans au camp pénal de Liberté 6 et à la maison d’arrêt de Rebeuss, ils ont été transférés à Ziguinchor pour nécessité d’enquête.