Au moins deux hommes et une femme sont morts dans l’attaque menée lundi soir dans le centre de la capitale autrichienne par un assaillant identifié comme un sympathisant du groupe État islamique. La police recherche d’éventuelles complicités.
mardi 3 novembre 2020 • 126 lectures • 0 commentaires
Attentat de Vienne : 4 morts, l’assaillant tué est un sympathisant du groupe État islamique
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Attentat de Vienne : 4 morts, l\’assaillant tué est un sympathisant du groupe État islamique
IGFM – Au moins deux hommes et une femme sont morts dans l’attaque menée lundi soir dans le centre de la capitale autrichienne par un assaillant identifié comme un sympathisant du groupe État islamique. La police recherche d’éventuelles complicités.
La dernière soirée avant le confinement a basculé dans l’horreur, lundi soir, à Vienne. Deux hommes et une femme sont morts dans l’attaque menée dans le centre de Vienne, la capitale autrichienne, a déclaré mardi 3 novembre le chef de la police. L’assaillant, tué par la police, était « d’un sympathisant » du groupe jihadiste État islamique (EI), a annoncé mardi matin le ministre autrichien de l’Intérieur.
« Nous avons subi hier soir une attaque perpétrée par au moins un islamiste terroriste », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Karl Nehammer lors d’une conférence de presse mardi matin. « C’est une personne radicalisée qui se sentait proche du groupe État islamique », a précisé le ministre. Il a aussi indiqué que le suspect était lourdement armé et équipé d’une ceinture explosive.
Les enquêteurs ont accédé à son logement en forçant la porte avec des explosifs, a-t-il précisé, sans souhaiter donner davantage de détails sur le profil de l’attaquant. « Lourdement armé », il était équipé d’un fusil d’assaut et d’une ceinture d’explosifs qui s’est révélée factice, selon le ministre.
La police recherche d’éventuels complices
Karl Nehammer, qui avait affirmé auparavant qu’au moins un autre suspect était en fuite, a dit partir du principe qu’ils étaient « plusieurs » sans pouvoir formellement l’assurer. Les enquêteurs tentent de déterminer s’il est possible qu’il n’y en ait eu qu’un seul, alors « que les tirs ont eu lieux en différents endroits ».
Une chasse à l’homme a été lancée dans la nuit de lundi à mardi à Vienne et semé la terreur dans la capitale autrichienne. Selon le quotidien allemand Bild, l’auteur principal de l’attaque serait un membre de l’EI qui aurait annoncé l’action lundi sur Instagram. À Vienne, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a réagi avec prudence à l’information de Bild. « Nous ne pouvons pas confirmer cela pour le moment », a-t-il déclaré à l’agence de presse autrichienne APA. « Mais nous enquêtons dessus et nous espérons pouvoir donner des informations lors d’une conférence de presse prévue pour 6 heures, [heure locale, 5 heures GMT].
Les tirs ont éclaté en début de soirée, à quelques heures de l’entrée en vigueur d’un reconfinement de l’Autriche pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Le drame s’est déroulé en plein cœur de la capitale autrichienne, près d’une importante synagogue et de l’Opéra. « À ce stade, il n’est pas possible de dire si la synagogue était la cible des tireurs », a déclaré Oskar Deutsch, le président de la communauté israélite de Vienne (IKG).
En tout, « six lieux différents » ont été visés par les tirs, selon la police. Des témoins ont raconté avoir vu un homme tirer « comme un fou » avec une arme automatique. « On aurait dit des pétards, puis on a réalisé qu’il s’agissait de coups de feu », a expliqué l’un d’eux sur la chaîne de télévision publique ORF.
« Restez à la maison ! »
La stupeur s’est aussitôt installée dans les restaurants et les bars du quartier, où les clients ont été priés de rester à l’intérieur, lumières éteintes, pendant que les sirènes des ambulances hurlaient à l’extérieur.
Hélicoptères survolant les lieux, cordons de police, contrôles aux frontières, soldats et policiers mobilisés pour retrouver l’agresseur en fuite : la ville de Vienne s’est rapidement muée en zone retranchée, tandis que le chancelier Kurz condamnait « une attaque terroriste répugnante ».
Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d’école mardi.
Indignation en Occident
L’attentat a suscité de nombreuses condamnations à travers le monde. « Ces attaques du mal contre des innocents doivent s’arrêter », a déclaré le président américain Donald Trump. « Les États-Unis se tiennent aux côtés de l’Autriche, de la France, et de l’Europe toute entière dans le combat contre les terroristes, dont les terroristes islamiques radicaux », a-t-il déclaré.
L’Union européenne a condamné « avec force » cette « horrible attaque », selon les mots sur Twitter du président du Conseil européen, Charles Michel, évoquant « un acte lâche [qui] viole la vie et nos valeurs humaines ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a écrit, également sur Twitter : « L’Europe est totalement solidaire de l’Autriche. Nous sommes plus forts que la haine et la terreur ».
« Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien », a réagi le président français Emmanuel Macron. L’Allemagne a aussi fait part de sa solidarité.
Faible criminalité en Autriche
Cet attentat, dans une ville où la criminalité est habituellement très faible, intervient dans un climat très tendu en Europe.
En France, trois personnes ont été tuées jeudi dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice (sud-est) par un jeune Tunisien récemment arrivé en Europe.
Quelques jours auparavant, la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans un cours sur la liberté d’expression, avait choqué en France et au-delà.
L’Autriche avait jusqu’ici été relativement épargnée par la vague d’attentats islamistes survenue en Europe ces dernières années. En mars 2018, un jeune homme, symphatisant islamiste, selon la police, avait attaqué au couteau un membre des forces de l’ordre devant l’ambassade d’Iran à Vienne avant d’être abattu. En juin 2017, un homme né en Tunisie avait tué un couple âgé à Linz, à l’ouest du pays. Il avait déclaré avoir voulu faire un exemple car il se sentait discriminé en tant qu’étranger et musulman.
Avec AFP et Reuters