La 48e assemblée générale de l’Organisation des Etats américains (OEA) s’est achevée mardi 5 juin 2018. Au cœur des discussions, la crise au Venezuela. Et en particulier l’élection présidentielle anticipée, qui s’est tenue dans le pays le 20 mai dernier, remportée par le chef de l’Etat sortant, Nicolas Maduro. Un scrutin contesté par de nombreux pays de la communauté internationale.
Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Les réunions ont donné lieu à des débats houleux, surtout entre les Etats-Unis et le Venezuela, Washington appelant les autres membres de l’OEA à « continuer d’appliquer des sanctions contre le régime de Maduro », et Caracas accusant Washington de « porter atteinte au peuple vénézuélien par l’intermédiaire de blocages économiques qui violent la charte de l’OEA ».
Alors que l’année dernière, l’assemblée de l’OEA n’avait pas réussi à prendre une résolution face à la crise vénézuélienne, cette fois, l’organisation internationale s’est mise d’accord pour augmenter la pression face à Caracas. Mardi soir, elle a approuvé une résolution – impulsée par les Etats-Unis – qui ne reconnaît pas le dernier scrutin présidentiel et appelle à mettre en œuvre « les mécanismes pour la sauvegarde et le défense de la démocratie ».
Le texte, approuvé par 19 pays, juge non seulement « illégitime » la présidentielle du 20 mai, mais exhorte aussi le gouvernement chaviste à accepter l’aide humanitaire. Les Etats-Unis y voient un premier pas vers une suspension de Caracas. En attendant, la résolution prévoit d’abord que toutes « les mesures et les démarches diplomatiques seront mises en œuvre pour faciliter la restauration des institutions démocratiques ».
Le Venezuela avait déjà demandé son retrait
Si l’expulsion d’un Etat de l’OEA passe par une assemblée extraordinaire et nécessite l’approbation de 2/3 des pays membres, la coalition d’opposition vénézuélienne, la Table de l’unité démocratique (MUD), n’a pas tardé à remercier les 19 nations ayant approuvé le texte.
En revanche, le ministre des Affaires étrangères, présent lors de la réunion, a dénoncé une organisation qui génère « les conditions de l’ingérence ».
Bien que Caracas ait d’ores et déjà assuré que « toute demande de suspension du Venezuela est désespérée et ridicule », le pays a déjà demandé son retrait de l’organisation depuis avril 2017. Ce retrait sera effectif l’année prochaine.
rfi