Privé de majorité au Parlement depuis le départ de Matteo Renzi, le président du Conseil Giuseppe Conte a remis sa démission au président de la République. Sergio Mattarella l’a acceptée en lui confiant la gestion des affaires courantes, comme le prévoit la Constitution.
M. Mattarella a reçu, ce mardi 26 janvier au matin, M. Conte, « qui a remis la démission de son gouvernement ». « Le président prendra son temps pour décider et a invité le gouvernement à rester en fonction pour gérer les affaires courantes ».
Giuseppe Conte avait annoncé, lundi soir dans un communiqué, sa décision. Il a démissionné dans l’espoir de retrouver une majorité afin de former son troisième gouvernement. La coalition qu’il dirigeait jusqu’ici, en place depuis moins d’un an et demi, a volé en éclats après le retrait des partisans de Matteo Renzi, lui-même ancien président du Conseil et ancien héros de la gauche italienne.
Matteo Renzi n’a, semble-t-il, renoncé en rien à ses ambitions politiques, alors qu’il a manœuvré ces dernières semaines pour faire chuter l’exécutif en dénonçant la gestion par le pouvoir de la crise sanitaire.
Vers un troisième gouvernement Conte ?
La balle est donc dans le camp du président Sergio Mattarella, l’homme clé pour résoudre cette énième crise gouvernementale, selon notre correspondante à Rome, Anne Le Nir. Dès mercredi, il entamera des consultations avec les différents représentants des partis politiques pour sonder leurs avis sur un nouveau mandat pour Giuseppe Conte.
Les forces du Mouvement 5 étoiles, du Parti démocrate et celui d’un petit parti de gauche radicale sont favorables à cette solution. Mais pour ce qui est des chiffres, il faut d’autres soutiens pour garantir une majorité solide. Les centristes sont partagés entre le choix d’un troisième gouvernement pour Conte ou un exécutif avec une autre figure à sa tête. L’extrême droite avec la Ligue de Matteo Salvini et les Fratelli d’Italia de Georgia Meloni veulent un retour aux urnes.
Points d’interrogation
Reste à savoir comment les partis Forza Italia de Silvio Berlusconi et Italia Viva de Matteo Renzi vont se positionner. Après avoir provoqué la crise, ce dernier serait peut-être prêt à jouer les pompiers de service.
Le chef du gouvernement sortant a, en tout cas, deux atouts dans sa manche. Tout d’abord, sa popularité, qui ne s’est jamais démentie, alors qu’il émarge à plus de 50% d’opinions favorables. Et il y a son positionnement de technocrate au-dessus des querelles de partis car, en ces temps de crise, les Italiens ont besoin de stabilité institutionnelle. Les derniers sondages montrent que plus de 40% d’entre eux ne comprennent pas les raisons de ce nouvel épisode politique.
Rfi