La militante saoudienne des droits humains Loujain al-Hathloul est libre. Après quasiment trois ans passés en prison, elle a été libérée par les autorités, ont annoncé des membres de sa famille, mercredi 10 février.
La militante saoudienne des droits humains Loujain al-Hathlou a été libérée après quasiment trois ans passés en prison, a annoncé mercredi soir sa famille.
« Loujain a été libérée », a écrit sur Twitter, sa sœur Lina, ajoutant en anglais que « Loujain est à la maison ». La militante avait été condamnée le 29 décembre à cinq ans et huit mois de prison en vertu d’une loi « antiterroriste », une peine assortie d’un sursis qui la rendait libérable dans quelque deux mois, selon sa famille.
Loujain al-Hathloul, 31 ans, a été reconnue coupable de « diverses activités prohibées par la loi antiterroriste », a précisé le média en ligne pro-pouvoir Sabq, qui a assisté à l’audience.
Selon des médias saoudiens, la peine est assortie d’un sursis de deux ans et dix mois » à condition qu’elle ne commette pas de nouveau crime dans les trois ans ».
La période passée en détention provisoire est prise en compte, ce qui rend Loujain al-Hathloul, arrêtée en mai 2018, libérable dans « deux mois », a tweeté sa sœur Lina.
Une source proche de la famille et le groupe d’opposition ALQST, basé à Londres, ont déclaré qu’elle serait libérée avant le mois de mars.
Le tribunal avait également interdit à la militante de quitter le royaume pendant cinq ans, avait ajouté Lina al-Hathloul, précisant que sa sœur avait l’intention de faire appel du jugement.
Harcèlement sexuel
Diplômée de l’Université canadienne de Colombie britannique (UBC), cette militante « acharnée » de la cause des femmes saoudiennes, n’a mené que des actions pacifiques dans le royaume ultraconservateur.
Elle a longtemps milité pour le droit des Saoudiennes à conduire et pour la fin de la tutelle qui met la femme à la merci totale de l’homme.
Les médias progouvernementaux ont qualifié ces militantes de « traîtres », pour avoir entretenu des contacts avec diplomates et ONG étrangères.
Sa famille affirme que celle-ci a été victime, en détention, de harcèlement sexuel et de torture. La militante a raconté, selon sa famille, que l’ancien conseiller royal, Saud al-Qahtani, avait menacé de la violer et de la tuer, ce que nient vigoureusement les autorités.
Ce n’est pas la première fois que cette Saoudienne, familière des réseaux sociaux et originaire d’Al-Qassim, région conservatrice du centre de l’Arabie saoudite, se retrouve derrière les barreaux.
Elle avait été arrêtée fin 2014 et placée en détention pour avoir tenté d’entrer en Arabie saoudite au volant d’une voiture en provenance des Émirats arabes unis. Elle en était sortie 73 jours plus tard, à la suite d’une campagne internationale.
Avec AFP