L’ancien vice-président congolais qui a été acquitté vendredi dernier par la Cour pénale internationale (CPI) pourra-t-il rentrer en République démocratique du Congo ou a-t-il des ennuis judiciaires à craindre ? C’est l’une des questions qui se posent alors que la présidentielle se profile et même si l’intéressé, lui, n’a pas encore fait part de ses intentions. En 2007, le gouvernement avait menacé de poursuivre Jean-Pierre Bemba pour trahison.
Selon des câbles WikiLeaks de mars et avril 2007, Joseph Kabila et son gouvernement ont bien envisagé de lancer un mandat d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba. A l’époque, ils le disent publiquement comme en privé aux diplomates américains.
En avril 2007, Le procureur ira jusqu’à demander la levée de l’immunité de Jean-Pierre Bemba. L’opposant, qui vient de devenir sénateur, ne peut en effet être poursuivi que si les deux tiers du Sénat vote pour. Les autorités veulent accuser l’opposant de trahison suite aux violences postélectorales de début 2007.
Mais en avril 2007, Jean-Pierre Bemba fuit la RDC. En mai 2008, la Belgique le livre à la Cour pénale internationale.
Toujours sénateur
A Kinshasa, son immunité ne sera jamais levée par le Sénat. Et le mandat d’arrêt pour trahison jamais émis. Résultat, si Jean-Pierre Bemba rentre aujourd’hui à Kinshasa, il est toujours sénateur, aucune élection sénatoriale n’ayant eu lieu depuis 2007. Il est donc toujours protégé par son immunité.
Pourquoi ne pas relancer les poursuites alors que l’autre opposant Moïse Katumbi voit multiplier les procédures contre lui ?
« Parce que Joseph Kabila est bien plus responsable des violences postélectorales [en 2007] que nous », assure un proche de Jean-Pierre Bemba. Des violences qui ont fait 500 morts, essentiellement tués par les forces de l’ordre, selon un rapport de HRW publié en 2008.
rfi