Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi ne pas exclure de devoir “venir à bout” du Hamas palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza, si l’option de la “dissuasion” échouait, après plus d’une semaine d’échanges de tirs meurtriers.
“Il n’y a que deux possibilités de les affronter, soit vous en venez à bout -et c’est toujours une possibilité- soit vous les dissuadez et nous sommes actuellement engagés dans une dissuasion ferme”, a déclaré le Premier ministre à des ambassadeurs à Tel-Aviv. “Je dois dire que nous n’écartons aucune possibilité”, a-t-il ajouté.
“Ce que nous essayons de faire est précisément ceci: diminuer leurs capacités, leurs moyens terroristes, et diminuer leur détermination”, a-t-il poursuivi. “Nous espérons pouvoir rétablir le calme et nous espérons pouvoir le rétablir rapidement. Je veux dire que nous faisons cela en faisant le maximum pour éviter les victimes civiles”.
“Nous n’avons pas cherché ce conflit’
Depuis le début de ce nouveau cycle de violences entre Israël et des groupes armés de la bande de Gaza, en tête desquels le Hamas, au moins 219 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes sur l’enclave palestinienne densément peuplée et sous blocus, selon le ministère de la Santé local.
Côté israélien, douze personnes ont péri après des frappes de roquettes en direction du territoire israélien, d’après la police.
“Nous n’avons pas cherché ce conflit”, a insisté Benjamin Netanyahu mercredi, estimant que la flambée de violences était la conséquence du report des élections législatives palestiniennes qui devaient se tenir le 22 mai, les premières en quinze ans.
Le Hamas et le Fatah palestiniens s’étaient mis d’accord pour l’organisation de législatives et d’une présidentielle en 2021, après des années d’hostilité entre les deux camps rivaux, islamistes et laïcs. Mais le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décidé fin avril de reporter les législatives tant que la tenue du scrutin ne serait pas “garantie” à Jérusalem-Est.
“Le Hamas était sûr de gagner un pouvoir considérable” dans ce scrutin, a estimé Benjamin Netanyahu, accusant le mouvement islamiste d’avoir voulu utiliser les heurts à Jérusalem-Est “pour inciter à la violence afin d’atteindre ses propres objectifs politiques“, faute d’élections.
“Nous ne nous attendions pas à une telle conflagration“, a-t-il ajouté.
Face à la poursuite des violences, la France a déposé mardi soir un projet de résolution au Conseil de sécurité visant à pousser l’Onu “à se saisir” du dossier et ainsi à mettre fin à huit jours de blocage, principalement du fait de Washington, sur l’adoption d’une simple déclaration sur le conflit.