Le fonctionnement de l’Eps 1 de Mbour a été sérieusement affecté hier par la grève de la section locale du SAMES. Après l’expiration le 30 mai dernier de leur préavis de grève, Dr. Khoudoss Mama et ses camarades, appuyés par le niveau régional, sont passés à la vitesse supérieure dans ce conflit qui les oppose au centre d’imagerie médicale Polimed, dont ils dénoncent la gestion « calamiteuse ». Le Sames local prévient que si la situation n’est pas décantée, il compte se radicaliser.
Hier, jeudi 3 juin2021, seules les urgences ont été prises en charge à l’Hôpital de Grand Mbour. Cette situation a entraîné beaucoup de difficultés pour les patients. En grève de 24 heures après l’expiration le 30 mai dernier de son préavis de grève, la section Sames locale dénonce vigoureusement, la gestion du centre Polimed qui est lié à l’Eps 1 de Mbour depuis 2015, par une convention.
En effet depuis un mois, informe « Le Témoin », le 30 avril 2021 plus exactement, les syndicalistes avaient déposé un préavis de grève auprès de la direction de l’Etablissement public de Mbour, pour dénoncer la gestion « calamiteuse » du centre d’imagerie médicale Polimed, censée assurer depuis 2015 et ce jusqu’en 2022, toutes les prestations dans ladite spécialité, au terme d’un contrat liant les deux parties, mais, regrettent les médecins, aucune avancée n’a été notée dans ce dossier depuis lors.
« Devant l’absence d’avancées notoires et concrètes dans le règlement de ces problèmes, malgré des efforts et l’administration de l’EPS 1, le Sames observe 24h de grève ce jeudi 03 juin 2021, afin de dénoncer ces manquements et d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la souffrance qu’endurent les usagers, le personnel médical, paramédical et soutien de l’’EPS1 et la population générale, à cause de Polimed », a martelé Docteur Khoudoss Mama, secrétaire général de la section locale du Sames.
«L’Eps 1 de Mbour ne peut pas continuer d’être la vache laitière de Polimed »
La section locale du Sames accuse en effet la direction du centre Polimed de «déchirer le contrat» qui le lie à l’hôpital. « Il était convenu que durant les sept (7) ans de contrat, tout allait se passer à merveille, malheureusement, la direction de Polimed y a installé une cogestion de sorte qu’aujourd’hui, c’est un amateur qui gère le centre », a déploré Dr. Khoudoss Mama, secrétaire général de la section. « L’Eps 1 de Mbour ne peut continuer d’être la vache laitière du centre Polimed, qui foule du pied le cahier des charges », enchaîne Dr. Mama.
D’ailleurs, dénonce Dr. Abdou Karim Diop, la mammographie est en panne depuis belle lurette mais jusque-là, elle n’a pas été réparée. Ceci a causé un désagrément aux patients qui sont obligés d’aller jusqu’à Thiès ou Fatick, pour bénéficier de ce type de services, mentionne-t-il. Le fait que « l’autorité du chef de service de la radiologie dont les prérogatives ont été usurpées par le gestionnaire sur un ordre écrit du président de Polimed, soit bafouée, causant ainsi un désordre dans l’organisation du travail au grand désarroi des malades et des médecins prescripteurs », a été vigoureusement dénoncé.
Pour les médecins, aussi bien que pour les travailleurs, la population, souffrent. Ils rappellent qu’après le dépôt du préavis, la direction de l’Hôpital a tenté de résoudre la situation en s’adressant à la direction de Polimed, mais cette dernière n’a fait signe d’aucune flexibilité. A cause de tous ces impairs, le bureau régional du SAMES venu en renfort, par la voix de son Secrétaire général Dr. Malick Badiane, assène que si le dialogue n’est pas la voie de solution, le syndicat va hausser le ton, car il n’est pas imaginable d’avoir un seul centre d’imagerie pour Mbour, surtout lorsque le service rendu pose problème.
«On ne peut pas prendre un gestionnaire qui va superviser des médecins, c’est impossible. Il n’est pas question que l’hôpital continue d’alimenter les fonds de Polimed. Le gestionnaire nommé par la direction du centre d’imagerie, ne peut être un supérieur des médecins», fulmine Dr. Badiane.
Pour le Sames, cette grève n’est qu’un signe d’avertissement, car si la direction de Polimed ne fait pas marche arrière, ce combat sera un long feuilleton parce que « l’EPS ne peut pas continuer d’être la vache laitière du centre Polimed, qui foule du pied le cahier des charges ».