L’affaire des passeports diplomatiques impliquant les deux parlementaires Boubacar Biaye et Mamadou Sall est loin de connaître son épilogue. En effet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a été informé de l’affaire. C’est l’adjoint à la porte-parole du Quai d’Orsay en charge de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Océan Indien, et de la coopération de sécurité et de défense, Benoît Hiberty, qui l’a annoncé. D’ailleurs, révèle-t-il, une enquête a été ouverte.
La France s’implique dans l’affaire de passeports diplomatiques. Tout est parti d’un courrier adressé au ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Le lanceur d’alerte qui n’est autre que le Franco-Sénégalais Seybani Sougou, relate dans sa lettre l’affaire, avant de parler des conséquences. “La délivrance frauduleuse de passeports diplomatiques entache la crédibilité de l’État du Sénégal, nuit à l’image de la diplomatie sénégalaise et crée un climat de suspicion à l’endroit des bénéficiaires de passeports diplomatiques délivrés en bonne et due forme. Les citoyens sénégalais sont les premières victimes des agissements des députés-passeurs”, a-t-il écrit.
Le Quai d’Orsay en branle
Le courrier est tombé en de bonnes mains. D’ailleurs, une enquête a déjà été ouverte et d’après le porte-parole du Quai d’Orsay en charge de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Océan Indien, et de la coopération de sécurité et de défense, les auteurs seront identifiés. “Nos services ont bien reçu le courrier dont vous faites état et à ce niveau de prise en charge, je peux vous confirmer qu’une enquête est déjà ouverte et que la partie sénégalaise sera mise à profit pour situer les responsabilités”, a annoncé Benoît Hiberty.
La Droite outrée
Avant de révéler que le porte-parole du Rassemblement national de Marine Le Pen, lui aussi mis au parfum, a soutenu que “ce qui est grave dans cette affaire, ce n’est plus le fait de pauvres jeunes désespérés qui au risque de leur vie périssent entre les océans et le désert, mais des bandits à col blanc qui ne respectent pas la souveraineté du Sénégal encore moins les lois françaises”.
Au final, l’extrême-droite de Marine Le Pen, dont le cheval de bataille est la lutte contre l’immigration, et les partisans d’Eric Zemmour exigent tout bonnement la levée de la dispense de visas octroyée aux Sénégalais titulaires de passeports diplomatiques et spéciaux.