Les électeurs mexicains se rendront aux urnes le 1er juillet pour choisir leur nouveau président. Le candidat anticorruption Andrés Manuel López Obrador, largement en tête des sondages, pourrait faire basculer le Mexique à gauche pour la première fois de son histoire. Plus de 3 400 gouverneurs maires, députés et sénateurs seront aussi élus. A l’approche du scrutin, les partis multiplient les opérations clientélistes pour séduire un maximum d’électeurs dans les quartiers défavorisés de la capitale. Reportage.
Maria Concepcion vit depuis toujours dans la colonia Buenos Aires, un quartier défavorisé de la capitale. Il y a quelques jours, elle a reçu un coup de téléphone de la part d’une candidate à la mairie de Mexico. « Ils m’ont dit qu’ils distribuaient des cartes aux femmes au foyer, sur lesquelles on recevra 2 500 pesos par mois si cette candidate gagne. Il y a juste à donner une copie de notre carte d’électeur. Quand ils me l’ont donnée, ils m’ont dit : ‘Votez pour Barrales, hein !’ », raconte-t-elle.
Si cette Mexicaine reconnaît que le procédé est immoral, la proposition reste tentante. « Je ne sais pas si je vais voter pour elle ou pas ! Je ne la connais pas vraiment, je ne sais pas ce qu’elle a fait de bon. Mais personne ne nous paie pour être femme au foyer. Alors oui, ca me pousse à voter pour elle », justifie-t-elle.
Des arguments qui convainquent beaucoup de Mexicains, regrette une voisine : « Les gens vendent leur vote pour 200 pesos (8 euros, ndlr) et un colis de nourriture qui contient au mieux un paquet de riz ou de haricots ! » Une étude parue en 2018 et intitulée Les dessous de tableestime que les dépenses réelles de campagne des partis seraient jusqu’à 15 fois plus élevées que le montant déclaré.
rfi