Hydrocarbures: Non, Macky, non !
Par Adama GAYE*
Les Sénégalais commencent à réaliser que n’eut été mon introduction auprès de l’alors Président de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), après en avoir été le puissant Secrétaire-Général, en la personne de Rilwanu Lukman, que, toi, Macky SALL, tu n’aurais jamais percé dans cette industrie ni convaincu Abdoulaye Wade, le Président que tu roulas dans la farine, en lui faisant croire que tu avais réussi cet exploit -seul. Les mensonges de tes médias et plumitifs asservis ont été explosés par les réalités que tu tentais de masquer -tout ce que tu me dois. J’en rappelle donc un bout pour mieux justifier pourquoi je t’interpelle en te mettant face à tes…irresponsabilités !
L’histoire est celle d’un traître masqué déterminé à gravir les échelons de la société, en s’enrichissant au passage malhonnêtement. Je parle de toi, Macky SALL, bien entendu.
Je me souviens de toutes les péripéties encore comme si c’était ce matin. En allant au Nigeria négocier des barils de pétrole auprès du président Obasanjo et de son conseiller Lukman, même Karim Wade, comme il me l’avait soufflé dans la cour du palais, n’y croyait pas trop. Non seulement l’avais-je rassuré sur l’issue de la mission et de ce qu’en plus, j’allais organiser pour le Président Wade, en parallèle, une interview avec Tom Masland, rédacteur en chef Afrique de Newsweek, quand ce magazine fut, avec Times, la référence mondiale absolue en presse écrite.
Les deux promesses furent tenues. C’est ainsi qu’après être passé à côté d’un échec à Abuja, après une rencontre avec Obasanjo, n’est-ce pas Carmelo Sagna?, suivie d’un rejet arrogant de Gaius Obaseki, gourou et pdg de la compagnie nationale de pétrole du pays (Nnpc), tu n’eus d’autre ressource que de m’appeler à la rescousse, à la demande de Wade.
“Nous sommes à Abuja mais la promesse de nous donner des barils de pétrole, des tonnes de fuel oil et de jeter les bases d’une coopération avec le Nigeria dans l’industrie pétrogazière n’ont rien donné”, miaulas-tu, désespéré, conscient qu’en rentrant les mains vides tu risquais de perdurer dans ton statut de conseiller errant dans les allées de la Présidence. Tu ajoutes: “Le Président Wade m’a demandé de t’appeler pour voir ce que tu peux faire”.
Cette nuit-là, je dus secouer ciel et terre pour joindre Lukman. Qui me proposa de vous demander (avec les membres de ta délégation, n’est-ce pas Omar Diop et Serigne Mboup?) de repousser votre heure de départ de la capitale fédérale nigériane, prévue pour le matin. Ce que vous fîtes, n’est-ce pas Monsieur Diop, Conseiller Economique de l’ambassade du Sénégal à Lagos?
Lukman tint promesse, en vous accordant, à votre dépassement, tout ce que vous étiez venu chercher.
“Ils sont immatures”, me rapporta-t-il. “Ils ont dansé”, ce qui avait eu le don de décevoir ce vieil ami rompu dans les grandes négociations petrogazières.
Souviens-toi, Macky, à peine rentré au pays, ou avant même, tu fis ce que tu te révèles être un expert: tu câblas, en propagandiste, le journal Nouvel Horizon qui s’empressa d’écrire qu’un deal avait été signé et que le partage se faisait chez moi à la “Cité de Londres”. J’y opposa un démenti formel avant de rendre compte et mettre en garde Maître Wade dans son bureau présidentiel.
Je me garde d’aller plus loin dans ce que te sais de tes micmacs au long cours.
Car il y a plus grave, plus urgent, lourd ! C’est qu’après t’être retrouvé au cœur d’un autre mega-scandale, mêlant ton frère siamois escroc, Aliou Sall, et le sulfureux Frank Timis, mais lâché nos hydrocarbures en des mains institutionnelles, individuelles et au milieu d’instances d’arbitrage et de médiations coûteuses pour notre pays, te revoici encore à la manœuvre, cette fois-ci cornaqué par un escroc d’origine Camerounaise établi à Johannesburg, Njock Eyuck Eyong, dont le parcours professionnel est parsemé de troubles judiciaires et d’escroqueries criminelles.
Tu n’hésites pas à lui confier l’organisation d’un cycle d’attribution de licences d’exploration de nos blocs en hydrocarbures restants, au seul motif qu’il a volé à ton secours en te décernant un prix bidon d’homme de l’Année (avant la lettre lol), qui te sera remis lors d’une cérémonie, le 9 octobre, que tu as dû financer avec nos deniers publics.
Vois-tu, Macky, l’heure est plus que grave, catastrophique. Ceux, comme moi, qui en connaissons un bout, avons le devoir, l’impérieux devoir, de te dire, halte. Tu es la risée du monde, le seul, en plus d’être illégitime, à se faire flouer au vu et au su de tous, au mépris des dispositions constitutionnelles de notre pays, que, par malheur et illégalement, tu mènes à l’abattoir.
Bon Dieu, qu’est-ce qui te fait tant aimer la fréquentation des Ripoux ? Pourquoi es-tu si enclin à céder à leurs repoussants attraits ? Pourquoi, oh mon Dieu, pourquoi?
Pourquoi une telle légèreté? Pourquoi devons-nous, Sénégalais, nous résoudre à te voir, sans notre accord, sans due diligence ni adéquate évaluation, te laisser brader au diable nos précieuses, d’essence divine, ressources naturelles.
C’est de ça dont il s’agit. Le 9 octobre, tu es bien parti pour nous jeter dans le gouffre béant près duquel tu as placé notre pays de longue date.
En avons-nous la vocation? Oui, si nous continuons de rester apathiques face à la tragédie qui s’en vient.
Non, si, assumant enfin notre statut proclamé de nation privilégiée, nous, peuple du Sénégal, nous nous secouions pour freiner la machine diabolique de notre destruction dans laquelle tu nous as placés par étourderie, cupidité, nullité et crédulité.
J’invite tous les Sénégalais à dire Non, Macky, non au bradage à Johannesbourg de nos ressources.
J’invite le gouvernement et les autorités judiciaires Sud-africaines à se distancier de ce crime anti national.
J’invite les investisseurs et firmes petrogaziers à refuser de se mêler de cette arnaque, Bp, Total, Exxon, Shell, Petronas etc, êtes-vous là ?
J’invite l’élite politique, religieuse, syndicale, médiatique, sociale à retenir la main hasardeuse et criminelle de Macky.
J’invite les forces de l’ordre, de la sécurité et des services de renseignements à l’informer ainsi que son nul et naïf ministre de l’énergie, Don Makhou, sur la gravité de l’acte qu’ils veulent illégalement poser.
Ce matin, j’alerte le Sénégal: pour tenter de faire diversion face à la houle des scandales qui montent vers lui, un illégitime président, tel un naufragé, se prépare à se jeter dans les bras d’une lame aiguisée, d’une bande d’escrocs, en leur apportant sur un plateau d’argent, nos hydrocarbures -dans une noce d’enfer dont seul le peuple sénégalais, dépouillé, pâtira.
Tu n’en n’as pas le droit Macky et nous t’arrêterons by all means necessary !
On ne joue pas avec le patrimoine d’une nation de conserve avec des criminels mondialement reconnus comme tels.
As-tu encore ta tête et ton reste de conscience à toi ? Il semble bien que non.
Notre devoir, ce n’est pas de redresser ton cas désespéré.
Il agit de sauver notre pays, semblable à un bébé entre les griffes d’un animal sauvage, pris par des instincts meurtriers, et pour ce qui te concerne d’autodestruction nationale.
Adama GAYE
Titulaire d’un Master en Gestion internationale de pétrole et gaz -Institut des hautes études internationales de Genève, d’un certificat en pétrole, gaz et énergies renouvelables de l’institut international de droit de Washington, membre de l’association internationale des négociateurs de pétrole et gaz.