Accusé de corruption dans le scandale Odebrecht, l’ancien président péruvien Alejandro Toledo a été arrêté le 16 juillet en Californie. Lima demande son extradition.
Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
En Amérique latine, le scandale Odebrecht vient de faire une nouvelle victime. Le parquet péruvien accuse l’ex-président Alejandro Toledo d’avoir aidé l’entreprise de travaux publics brésilienne Odebrecht à obtenir des marchés publics en échange de pots-de-vin.
L’ancien président aurait touché 20 millions de dollars (environ 18 millions d’euros) pour qu’Odebrecht et la compagnie Camargo Correa obtiennent la concession de la route interocéanique sud entre le Pérou et le Brésil.
Nouvelles preuves du scandale
Président de 2001 à 2006, Alejandro Toledo nie toutes les accusations et parle de persécution politique mais les preuves s’accumulentcontre lui.
En échange d’un accord de remise de peine, l’ex-homme fort d’Odebrecht au Pérou, Jorge Barata, a par exemple confirmé le paiement de 20 millions de dollars.
L’ancien associé d’Alejandro Toledo, Josef Maiman, affirme quant à lui avoir servi d’intermédiaire pour le versement à l’ancien président de sommes encore plus importantes, 35 millions de dollars.
Toledo va faire appel
En février 2017, la justice péruvienne a requis 18 mois de prison préventive contre Toledo mais ce dernier avait quitté le pays le 9 février pour se réfugier aux États-Unis, où il a d’ailleurs été le protagoniste de scandale sur la voie publique.
L‘arrestation de Toledo ne veut pas dire qu’il sera immédiatement transféré à Lima puisqu’il a annoncé son intention de faire appel. Le processus d’extradition pourrait prendre au moins un an.