Nicolas Sarkozy sera bel et bien jugé pour corruption dans l’affaire des « écoutes ». L’ancien président français est poursuivi notamment pour corruption d’un haut magistrat de la Cour de cassation. Cette affaire avait été révélée grâce à des écoutes téléphoniques de conversations de l’ex-chef de l’État.
Pour la première fois sous la Ve République, un ancien président sera jugé pour corruption. C’est la Cour de cassation qui a rejeté, ce mardi 18 juin, les derniers recours formés par Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et Gilbert Azibert, un ex-haut magistrat. Ces recours avaient pour objectif d’éviter un procès pour « corruption et trafic d’influence ».
L’ex-président de la République sera donc jugé par le tribunal correctionnel. Une première pour Nicolas Sarkozy alors qu’il est déjà menacé par le procès de l’affaire Bygmalionpour financement illégal de campagne électorale.
Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir, en 2014, via son avocat, des informations secrètes détenues par un magistrat de la Cour de cassation.
Au terme de leur instruction l’année dernière, les juges avaient déjà ordonné un procès pour corruption contre les trois hommes, conformément aux réquisitions du parquet national financier (PNF) et cela malgré les nombreux recours déposés par l’ancien président. Le procès de l’affaire dite des « écoutes » se tiendra donc dans les prochains mois.
Je pense que c’est particulièrement sain, dans un État de droit, qu’aucun citoyen ne soit au-dessus de la justice…
Le nom de Nicolas Sarkozy revient dans une dizaine d’affaires judiciaires. L’ancien président de la République est mis dans examen dans trois d’entre elles.
La première est celle du financement libyen de sa campagne présidentielle. En 2012, le site d’information Mediapart dévoile des documents qui accusent Nicolas Sarkozy d’avoir reçu plusieurs dizaines de millions d’euros pour financer sa campagne. Un financement apparemment illicite en provenance de Libye et de son ex-dirigeant, Mouammar Kadhafi.
De cette enquête découle la deuxième affaire, celle dite des « écoutes ». Nicolas Sarkozy est alors placé sur écoute judiciaire. À l’occasion d’une conversation avec son avocat, les enquêteurs découvrent que l’ex-chef d’État aurait tenté d’obtenir des informations sur la progression de l’enquête du financement libyen de sa campagne de 2012, des informations détenues par la Cour de cassation. C’est d’ailleurs sur ce dossier que Nicolas Sarkozy sera jugé dans les prochains mois.
Enfin, le troisième dossier où Nicolas Sarkozy est mis en examen c’est l’affaire Bygmalion. Toujours durant la campagne présidentielle de 2012, différents protagonistes, dont Nicolas Sarkozy, auraient mis en place un système de fausses factures pour que les comptes de la campagne ne dépassent pas le plafond autorisé.
Rfi