C’est l’un des plus gros scandales industriels de ces dernières années. Le Dieselgate revient sous les projecteurs. Volkswagen affronte à partir de ce lundi 30 septembre à Brunswick le premier grand procès de consommateurs en Allemagne. Quatre ans après que le scandale des moteurs diesels truqués pour contourner les tests de pollution a éclaté, les clients demandent réparation au constructeur automobile. Un procès peu commun.
Exceptionnel, ce procès l’est par son ampleur. Derrière un requérant unique, l’association de consommateurs VZBV, se cachent en fait 450 000 personnes. La première fois qu’une telle procédure a lieu en Allemagne.
Les juges devront trancher une cinquantaine de points. Mais la question principale sera de déterminer si Volkswagen a causé un préjudice et agi de manière contraire à l’éthique. Le groupe automobile soutient que la requête n’est pas fondée, car il n’ y a à ses yeux pas de dommages. D’ailleurs, souligne l’avocate de l’entreprise, des centaines de milliers de véhicules sont toujours en circulation.
Exceptionnel, ce procès le sera par sa durée. L’audience devrait s’étaler sur plusieurs années et en raison d’un possible appel devant la Cour fédérale, la décision finale pourrait n’intervenir pas avant 2023 et même si le jugement est défavorable à Volkswagen, il n’entraînera pas directement de remboursement. Chaque consommateur enregistré devra ensuite faire valoir ses droits individuellement. Cela pourra prendre encore plus d’un an.
Pour savoir si le jugement et l’éventuelle facture sont exceptionnels, il faudra donc patienter. En tous cas, cette affaire a déjà coûté cher à Volkswagen : plus de 30 milliards d’euros déboursés pour l’essentiel aux États-Unis.
rfi