An 17 du Joola sous le signe de “18 ans de souffrance” : Statu quo autour de certaines doléances

C’est dans un contexte particulier que Ziguinchor, qui a payé un lourd tribut au drame du «Joola», se mobilise pour rendre hommage aux 1863 morts officiellement recensés dans cette tragédie maritime. Une célébration sur fond de deuil des familles de victimes qui ont perdu ces derniers jours leur président, Moussa Cissokho, rappelé à Dieu la semaine dernière. Un 17e anniversaire placé cette année sous le signe de «18 ans de souffrances», comme évoqué par les orphelins du Joola
Renflouement du bateau, pupilles de la nation, justice, sanctions… C’est le statu quo autours de certaines doléances des familles des victimes qui préparent une 17e commémoration dans cette partie sud du pays. En hommage aux 1863 victimes officiellement recensées dans ce drame mais aussi hommage à Moussa Cisokho, président de l’Association Nationale des Familles des Victimes du Joola, décédé la semaine passée. L’ombre de ce responsable va, à coup sûr, planer sur cet an 17 du Joola qui sera également l’occasion pour les familles de dépoussiérées des doléances vieilles maintenant de 17 ans. Du renflouement du navire à la prise en charge des orphelins laissés en rade, ces familles réclament aussi la justice pour situer les différentes responsabilités dans ce drame, l’une des plus grandes tragédies maritimes au monde. «18 ans de souffrance», c’est le thème que compte dérouler cette année les familles des victimes qui estiment que ce sont les orphelins qui l’ont choisi.
18 ANS LE NAUFRAGE DU JOOLA, LES MEMES DOLEANCES REVIENNENT
Selon le secrétaire administratif de l’association, Eli Diatta, ce thème trouve toute sa pertinence sur les difficultés et autres souffrances endurées par les orphelins depuis 2002, année du naufrage du «Joola», du nom du navire qui assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor et qui a coulé le 26 septembre 2002, faisant plus de 2000 morts, selon certaines sources. Comme à chaque commémoration, les familles des victimes réclament le renflouement du bateau. Une vieille doléance soulevée encore cette année et qui se justifie, à plusieurs niveau, à en croire monsieur Diatta qui explique: «nous insistons sur le renflouement; cela nous permettra d’avoir des objets du bateau que nous allons exposer au niveau du musée. Si on renfloue le bateau, les objets identifiables seront remis aux parents, ceux qui ne sont pas identifiables exposés au musée», a laissé entendre le responsable des familles des victimes. Il avance une autre justification pour étayer sa requête de renflouement du bateau. «Nous ne pouvons pas laisser nos mort se reposer dans la mer», martèle-t-il, avant de réclamer justice dans ce naufrage. Des sanctions, les familles en réclament toujours pour situer les responsabilités, insiste-t-il. Avant de souligner que cette 17e commémoration sera l’occasion pour décorer neuf personnalités qui ont toujours marqué leur détermination à accompagner les familles des victimes dans la prise en charges des dossiers.

«BEAUCOUP A ETE FAIT ET BEAUCOUP RESTE A FAIRE»
A côté de cette panoplie de complaintes agitées, les familles se montrent sensibles à des pas de géants réalisés dans la prise en charge de certaines questions du dossier. L’indemnisation dépassée, tout comme l’élargissement du port, la construction de la gare maritime, l’arrivée de nouveaux bateaux qui font partie du lot de doléances satisfaites par l’Etat qui, selon le responsable, a fait des avancées. Et certaines femmes des victimes du Joola ont bénéficié de financement. «Beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire», lancent ces familles des victimes qui vont célébrer ce 17e anniversaire du naufrage du «Joola» sous le signe de «18 ans de souffrance», une façon d’alerter sur la spirale de difficultés qui plombent encore la prise en charge total du «dossier Joola»