Après Dorian, les autorités des Bahamas face au drame des personnes disparues

Après le passage de l’ouragan Dorian, le bilan officiel est toujours de 50 morts dans l’archipel des Bahamas, mais dû aux ravages énormes, le chiffre sera bien plus élevé. La ville de Marsh Arbour, dans l’île d’Abaco, a été détruite à 80% et les autorités sont dépassées.

Avec notre envoyée spéciale aux Bahamas,Domitille Piron

Les autorités font face à un véritable chaos à Abaco. Sur des dizaines de kilomètres, 90% des infrastructures ont été endommagés, soit comme si l’île avait été découpée en deux entre Marsh Harbour et Treasure Cay : tout est ravagé, dévasté.

Vaste champ de ruine

À Marsh Harbour, les routes sont dégagées, mais se repérer dans un tel paysage est un casse-tête, tant cette ville ne ressemble à rien d’autre qu’un vaste champ de ruine. Par endroits, quelques structures officielles tiennent encore debout, comme la clinique où les équipes de secours et recherches amènent des corps quotidiennement. Et cela encore 10 jours après le passage de l’ouragan Dorian.

Les opérations prennent du temps, les équipes semblent véritablement dépassées, et des critiques se font de plus en plus entendre sur le lent bilan des autorités.

Une tâche énorme

La tâche est toutefois énorme. Dans les quartiers qui semblaient plutôt aisés, les maisons qui tiennent encore debout ont pu être inspectées. Mais dans les bidonvilles de Mudd et Pidgeon Pigs, ce sont des mètres de décombres qui sont amassés. « C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin », disait un officier de l’armée bahaméenne.

Officiellement, 2 500 personnes sont portées disparues et 5 500 ont été évacuées vers la capitale Nassau. Quant à ceux qui sont restés, le quotidien est à l’errance et au pillage.

Désormais, au moins 70 000 habitants sont sans abri et le gouvernement a annoncé qu’environ 2 500 personnes sont toujours portées disparues. Les secouristes et les équipes des organisations humanitaires sont présents à Grand Bahama et aux îles Abacos, les plus touchées, mais manquent cruellement de moyens. Car les dons se font rares.

Selon Christian Lampin, secrétaire national du Secours populaire et actuellement en mission aux Bahamas, les dons sont faibles à cause de l’image des Bahamas. « On remarque cette particularité par rapport à cette catastrophe actuellement qui est sur les Bahamas, c’est que peut-être que les gens pensent que c’est les Bahamas, donc déjà c’est loin, c’est proche des États-Unis. Les Bahamas dans un inconscient collectif, c’est plutôt le paradis. Mais ce n’est pas le paradis pour tout le monde ».

 

Rfi