Apres la flambée des prix de l’huile et de la viande notée ces derniers jours sur le marché, une autre menace pèse sur le panier de la ménagère. il s’agit d’une probable hausse du prix du pain. Ce, si on se fonde sur l’alerte du président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, selon qui les meuniers mènent des tractations pour augmenter le prix de la farine, un produit qui constitue la matière première des boulangers.
Depuis quelques jours, le panier de la ménagère est mis à mal par une série de hausses des prix des denrées alimentaires. Sur le marché local, le coût du Kg de viande est passé de 3500 à 5000 F CFA. Soit une augmentation de 1500 F CFA. Une hausse qui n’a pas épargné l’huile, produit très prisé des Sénégalais pour le plat de midi.
Par rapport à cette situation, Me Masokhna Kane, le président de ‘Sos Consommateurs’ alerte sur une éventuelle flambée des prix d’autres produits. A l’en croire, en plus des hausses des prix de la viande et de l’huile, il y a également une menace d’augmentation du coût de la farine et, par conséquent, du prix du pain.
« Car les meuniers ont récemment consulté le ministre du Commerce ainsi que les associations de consommateurs. Mais nous, à notre niveau, on exige à ce qu’ils nous montrent la structure des prix qu’ils vont proposer. Et une rencontre entre l’organisation que je dirige et ses industriels est prévue demain (Ndlr, aujourd’hui mardi 1er juin) », a annoncé l’avocat et défenseur de la cause des consommateurs.
La non homologation des prix, l’aubaine des vendeurs
Selon Me Massokhna Kane, l’absence d’homologation des prix de la plupart des denrées alimentaires serait à l’origine des hausses observées actuellement sur le marché local. Ces hausses des prix de l’huile et de la viande, dit-il, sont en train de se faire en catimini.
«Ce n’est pas de façon officielle que les vendeurs les pratiquent. Et ceci est dû en grande partie à l’absence d’homologation des prix de certaines denrées. D’ailleurs, cette situation résulte de la loi du marché qui, sur certains produits, échappe au contrôle de l’Etat. Or, les vendeurs dès qu’ils constatent un déséquilibre entre l’offre et la demande, ils augmentent illégalement les prix. A preuve, tous les produits qui ont connu une hausse, c’est temps-ci, n’ont pas de tarifs règlementés », a expliqué le président de Sos Consommateurs.
Toujours d’après Me Massokhna Kane, le gouvernement, pour éviter une augmentation du prix de l’huile, doit développer une véritable industrie d’huilerie. « Le peu d’huile que nous produisons est exporté vers d’autres pays.
Tandis que nous consommons de l’huile importée. Mais pire, celle-ci est de mauvaise qualité », a-t-il déploré. Invitant l’Etat à la vigilance, Me Kane propose aux autorités en charge du commerce de règlementer le circuit commercial des denrées.
Selon lui, même s’il y a un certain principe de liberté dans le marché, il est temps que l’Etat surveille certaines denrées alimentaires, histoire d’encadrer d’avantage les prix afin de ne pas laisser les populations à la merci des appétits des producteurs et distributeurs.
‘’Il n’y aura pas une hausse du prix du pain d’ici six mois’’
Interrogé sur la hausse annoncée du prix de la farine, Ousmane Diallo, le directeur du Commerce intérieur, soutient d’abord comprendre la position des meuniers par rapport à la hausse des cours mondiaux du blé.
« La matière première de la farine est le blé. Or, ce produit a drastiquement augmenté depuis le mois de janvier où les cours du blé sont passés de 240 à 292 euros la tonne. Et le fret maritime est passé du simple au double.
C’est pourquoi les meuniers du Sénégal pensent ajuster le prix de la farine », a expliqué le directeur du Commerce intérieur tout en précisant que l’Etat n’est pas resté les bras croisés sur la question. M. Diallo rappelle que le gouvernement a eu à évaluer la situation avant de baisser, de 18 à 6 %, la Tva sur la farine pour atténuer le choc.
« Et en ce sens, il était retenu qu’il n’y aurait pas de hausse sur ce produit pour une période de 6 mois. Autrement dit, il n’y aura pas de hausse du prix du pain pour la même période », a rassuré le patron du Commerce intérieur.
Au sujet des hausses notées sur le prix de la viande, Ousmane Diallo indique que celle-ci est due à une indisponibilité du bétail. « Nous avons des problèmes en termes d’approvisionnement parce que ce bétail nous provient soit du Mali ou de la zone du Ferlo. Et dans la zone du Ferlo, les populations sont actuellement dans une période de soudure. Ce qui fait que les éleveurs de cette partie du pays ne sont pas disposés à commercialiser leurs bêtes. De l’autre côté, au Mali, la situation sécuritaire a fait que les éleveurs de ce pays voisin ne peuvent approvisionner correctement nos foras. Et ce sont des deux facteurs qui sont à l’origine du gap sur marché » a justifié le directeur du Commerce intérieur.
Ousmane Diallo explique l’augmentation du prix de l’huile par les restrictions à l’exportation faites au niveau des principaux fournisseurs du Sénégal que sont la Malaisie et l’Indonésie.
« Au niveau de ces deux pays-là, l’huile a flambé depuis le mois de janvier. Les prix y sont passés de 15 à 25 dollars le bidon. Il y a également le coût du trafic maritime qui a drastiquement augmenté en passant du simple au double. Donc c’est normal qu’on se retrouve sur le marché avec une huile beaucoup plus chère que d’habitude » a, là aussi, expliqué le directeur du Commerce intérieur, M. Ousmane Diallo, qui se prononçait sur la flambée des prix de certaines denrées alimentaires constatée ces jours-ci sur le marché.
Le Témoin