Attribution des bourses de sécurité familiale : Les députés dénoncent la politisation

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Les députés ont adopté avant hier, en plénière, le budget 2023 du ministère du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Equité sociale et territoriale. Au cours de cette rencontre, ils ont interpellé le ministre Samba Ndiobène Kâ sur plusieurs questions, notamment l’attribution des bourses de sécurité familiale (BSF). Se réjouissant de cette initiative, ils déplorent toutefois la politisation, le manque d’équité et de transparence, ainsi que l’absence d’implication des maires dans la mise en œuvre de ce projet, nous apprend “L’As”.

L’attribution des bourses de sécurité familiale (BSF), notamment ses critères, ne convainc pas du tout certains députés. Recevant hier en plénière le ministre du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Équité sociale et territoriale, Samba Ndiobène Kâ, ils ont déploré la politisation, le manque d’équité et de transparence ainsi que l’absence d’implication des maires dans ledit programme.

Selon le député Ayib Daffé, la distribution des bourses de sécurité laisse à désirer. «Plusieurs citoyens sont bénéficiaires de cette bourse alors qu’ils n’en ont pas le droit. C’est pourquoi, nous exigeons des éclairages sur les critères établis», affirme le député de Yewwi Askan Wi (Yaw). Embouchant la même trompette, Mame Sèye recommande plus de suivi dans le programme. «Il faut qu’on sache qui sont vraiment les bénéficiaires, parce qu’on voit même des fonctionnaires qui en bénéficient plutôt de véritables ayants-droit. Et c’est anormal», peste la parlementaire, qui invite le ministre Samba Ndiobène Kâ, à mettre en place des mécanismes permettant d’éviter la politisation du programme.

Magnifiant l’initiative, la députée Fanta Sall a toutefois invité le ministre à revoir la liste des bénéficiaires. «Je propose qu’on change les bénéficiaires pour que d’autres puissent aussi bénéficier du programme, car il y a des familles beaucoup plus vulnérables qui sont lésées», ajoute la responsable de l’Apr à Koungueul. Abondant dans le même sens, Assane Diop exige un audit du programme des bourses de sécurité familiales. «Il y a des bénéficiaires depuis 2013 qui, aujourd’hui, peuvent changer le train de vie. C’est pourquoi, il est très important d’auditer la plateforme afin de pouvoir retirer certaines bourses et permettre à d’autres qui sont dans le besoin, d’en bénéficier », ajoute le député de Yewwi, en plaidant l’augmentation des dotations de ce programme, pour impacter davantage les couches vulnérables.

Pour le député-maire Bara Gaye, le programme des bourses de sécurité souffre de beaucoup d’insuffisances. «On est content en lisant le document de cadrage mais dans la mise en oeuvre, il reste beaucoup de choses à améliorer, parce que les chefs de quartier gèrent les comités de ciblage au niveau local, et nous les maires, on gère le comité de ciblage au niveau communal. Mais le délégué à qui il est demandé de proposer 13 personnes, parfois, il ne le fait pas. Il préfère choisir sa famille ou même ses proches. Nous avons vécu cela lors de la covid avec la distribution des denrées alimentaires, où une famille se retrouve avec plus de sacs de riz, alors d’autres ne bénéficient de rien », déplore le maire de Yeumbeul.

Pour sa part, Moussa Diakhaté déplore une discrimination dans la distribution. Selon lui, il urge d’apporter des solutions permettant d’inclure certaines couches, particulièrement les bajenu gox. «Elles sont presque oubliées, alors qu’elles font partie des couches qui méritent d’être prises en charge dans le programme, d’autant que ces femmes abattent un excellent travail dans l’assistance de nos populations», affirme le suppléant de Pape Diop.

Tenant compte des difficultés éprouvées par les bénéficiaires pour percevoir leurs bourses, Moussa Diakhaté et ses collègues ont suggéré le recours à la digitalisation. Ils jugent en outre, urgente, la mise à jour du Registre national unique (RNU), dans le cadre général d’une étude évaluative, exhaustive, pour améliorer l’efficacité de la mise en œuvre des Bourses de sécurité familiales.