Du 27 septembre au 6 octobre, des artistes brésiliens et internationaux défilent sur la scène de Rock in Rio, plus grand festival d’Amérique Latine. Et dès les premiers jours, sur scène, les artistes dénoncent la situation actuelle du pays.
Avec notre correspondante à Rio de Janeiro,Sarah Cozzolino
Trois femmes noires, le poing levé, devant une immense photo de Marielle Franco. En fond sonore, le dernier discours de la conseillère municipale assassinée l’année dernière, devenue une icône de résistance : « Vous ne me ferez pas taire, je ne supporterai pas l’interruption des conseillers de cette chambre qui ne savent pas écouter une femme noire. »
La vidéo du concert du groupe Lellê, à l’ouverture du festival Rock in Rio, a fait le tour des réseaux sociaux. Tout comme ce moment où la foule de spectateurs se met à insulter le président Jair Bolsonaro.
Malgré l’interdiction de passer des messages politiques, les artistes se sont exprimés à leur manière sur la situation politique que traverse le Brésil. Sur la scène intitulée « espace favela », un groupe diffuse un son inquiétant de survol d’hélicoptère, en référence au quotidien des habitants des favelas, victimes de violences policières.
Cet espace, dédié à la représentation d’artistes venus des favelas, a fait polémique. L’entrée au festival est réservée à une élite brésilienne, puisqu’une place pour la journée coûte environ 120 euros, c’est-à-dire la moitié d’un salaire minimum.