Dysfonctionnement érectile
Un cocktail de facteurs est à l’origine du dysfonctionnement érectile qui affecte les hommes de tous les âges. Toutefois, un constat se dégage : les jeunes sont de plus touchés alors que c’est avec l’âge que le dysfonctionnement apparaît. D’une manière plus large, l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol, la dépression, l’abus d’alcool, le tabagisme peuvent rendre l’homme impuissant. Heureusement que la médecine a permis aujourd’hui de le traiter.
Une érection, c’est quoi ?
Comprendre l’érection nécessite une anatomie. Le pénis comprend 4 parties. Ces dernières sont distinctes. Mais elles sont plus complémentaires. Il s’agit de deux corps caverneux, un corps spongieux et l’urètre. Le corps spongieux est un cylindre régulant le diamètre de l’urètre, qui permet lui-même de laisser passer le sperme ou l’urine. Les corps caverneux, eux, sont des sortes d’éponges qui peuvent se contracter ou se dilater pour laisser passer ou non l’afflux sanguin dans le pénis. Lors du blocage du sang, le sexe est flasque. Le pénis est mou, au repos, alors que lors du passage du sang, il se gonfle puis se rigidifie. On parle alors de tumescence puis d’érection. Ce sont donc ces parties anatomiques qui permettent de réaliser une érection fonctionnelle. Le point de convergence de ces corps, c’est le fait qu’ils sont enveloppés dans une membrane élastique appelée l’albuginée, qui les protège. L’érection permet à l’homme d’avoir un rapport sexuel complet. La mise au repos du pénis correspond enfin à la détumescence, c’est la quatrième phase. Il reprend alors sa forme et sa taille initiales dans un laps de temps plus ou moins long selon les individus. Une seconde érection est alors envisageable après un temps de repos variable selon les hommes, leur condition physique et leur âge. Mais ce circuit, c’est en temps normal. Il y des moments de ‘’panne’’ comme chez tous les ‘’moteurs’’. Elles sont dues à un dysfonctionnement érectile la plupart du temps. Suffisant pour s’interroger sur la question.
C’est quoi un dysfonctionnement érectile ?
De nombreux hommes de tous âges connaissent parfois des « pannes » sexuelles. Elles peuvent durer longtemps si rien n’est fait. Ces moments de ‘’disgrâces’’ sont liés à la fatigue, au stress, aux préoccupations diverses ou à des problèmes avec leur partenaire. Ces petites baisses de forme occasionnelles ne constituent pas des troubles de l’érection à sens classique. Pour que les troubles érectiles soient avérés, il est nécessaire que les érections soient systématiquement instables (ou absentes) pendant les rapports sexuels et que les troubles durent plus de 3 mois note-t-on.
Un trouble de l’érection ou dysfonction érectile, aussi habituellement appelée impuissance, est une incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel. Les troubles de l’érection peuvent être responsables d’une altération considérable de la qualité de vie. Ils peuvent survenir chez les hommes de tous les âges. De plus en plus, les jeunes sont touchés mais la fréquence des dysfonctionnements érectiles augmente avec l’âge.
Les véritables causes
Le Professeur Abdoulaye, responsable de la formation en endocrinologie à la Faculté de médecine d’Odontologie et de Pharmacie (FMPO) explique que les problèmes de métabolismes peuvent être les principaux facteurs de risques. Parmi les causes, on cite l’âge, le diabète, l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol ainsi que la dépression.
Les causes peuvent donc être d’origine psychologique. Il y a aussi la chirurgie de la prostate, en effet, certains patients ayant subi une intervention chirurgicale de la prostate (prostatectomie) peuvent rencontrer des problèmes d’érection. La chirurgie fait des progrès et ces cas sont devenus moins fréquents. Le tabac et l’alcool sont aussi des causes connues. « Fumer diminue les capacités sexuelles et peut devenir un facteur aggravant des troubles de l’érection, tout comme l’abus d’alcool. Le tabagisme rend impuissant », insiste toujours le professeur Abdoul Aziz Kassé, ancien président de la ligue sénégalaise contre le tabac ».
Les véritables causes
Le vécu du dysfonctionnement érectile est d’autant plus difficile que les patients sont souvent polygames en Afrique où il existe peu de données sur ce sujet tabou. La Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique a mené une étude sur les aspects épidémiologiques du dysfonctionnement érectile dans la région de Dakar, Sénégal. Une étude multicentrique transversale, descriptive et analytique a été réalisée du 18 mars au 2 juin 2013. Était inclus dans l’étude tout homme âgé d’au moins 18 ans et ayant accepté de participer après information éclairée. L’échantillonnage, exhaustif, a été effectué durant toute la période d’enquête. La saisie et l’analyse des données ont été effectuées à l’aide du logiciel Epi Info 3.3.5. Au total, 311 hommes ont été enquêtés. L’âge varie de 18 à 90 ans, avec une moyenne de 53,6(±18,6) ans. Les hommes mariés représentaient 81 %. Parmi les instruits (76,0 %), 83,6 % ont étudié le français. Ils avaient une activité professionnelle et un revenu mensuel dans respectivement 73,3 % et 76 % des cas. Un dysfonctionnement érectile a été retrouvé chez 46 % des enquêtés. Les principaux facteurs de risque étaient le tabagisme (53 %), la sédentarité (41 %) et le diabète non insulinodépendant (26 %). Les hommes âgés, sans activité professionnelle ou exposés aux facteurs de risques cardiovasculaires étaient plus enclins au DE. La sensibilisation des populations sur les méfaits des facteurs de risques cardiovasculaires est nécessaire pour la réduction de la prévalence du dysfonctionnement érectile.
Côté pharmacie : Quel traitements ?
De nombreux médicaments peuvent interférer avec la capacité à atteindre l’érection ou l’orgasme. Parmi les médicaments, le plus souvent en cause, on trouve ceux prescrits contre l’hypertension, le cholestérol ou les problèmes cardiaques, contre la dépression, l’anxiété ou la maladie de Parkinson a énuméré le Professeur Lèye. Ce dernier a allongé la liste en ajoutant les médicaments prescrits contre les troubles de la prostate, les diurétiques
Les dysfonctionnements érectiles sont pris en charge sur le plan médical. Le médecin peut prescrire des médicaments inducteurs d’érection. Ces produits contribuent à la restauration de la confiance. « On invite parfois la femme à la psychothérapie ou à la thérapie sexuelle ; ce qui n’est pas médicamenteux. Car chez les femmes, on peut penser que les difficultés d’érection masculine sont liées à une baisse de désir. C’est dans le couple que tout se passe, ce n’est pas l’individu pris isolément. Mais, on a des médicaments efficaces », rappelle l’urologue Mohamed Jalloh. Pour lui, il faut choisir le bon moment pour administrer les médicaments. En plus des comprimés inducteurs, la médecine moderne autorise le recours à des injections intra-caverneuses dans la verge pour provoquer l’érection. « Ceux qui présentent ces troubles doivent prendre ces injections. Quand on dépasse le stade des injections, nous avons des pompes vacuum. Leur rôle est de créer un appel de sang et cela provoque une érection fonctionnelle durant 30 minutes », détaille le Dr Jalloh. Il ajoute que « la dernière étape, ce sont les prothèses péniennes, c’est-à-dire on insère chirurgicalement dans la verge un appareil gonflable. Il est muni d’un bouton qui provoque l’érection lorsqu’il est actionné ». Il précise en outre : « Si des troubles de l’érection apparaissent quelques jours ou quelques semaines après avoir débuté, un nouveau traitement, demandez conseil à votre médecin. Il pourra éventuellement modifier la posologie, prescrire un autre médicament à la place. Il peut aussi donner des conseils d’hygiène de vie pour améliorer la situation ou parfois prescrire un traitement des troubles de l’érection pour compenser cet effet indésirable »
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