La Françafrique est encore mise en lumière avec le placement en garde-à-vue, ce mardi, de Vincent Bolloré et de deux autres responsables de son groupe, le directeur général, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas .
En clair, l’accusation prête à l’homme d’affaires français, qui est auditionné dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), à Nanterre, d’avoir financé la campagne électorale des présidents Eyadema et Alpha Condé qui, en contrepartie, lui auraient accordé des concessions portuaires.
Le pot aux roses a été découvert alors que l’OCLCIFF enquêtait sur la société Pefaco que dirige l’Espagnol Francis Pérez, très lié à Jean-Philippe Dorent de Havas.
Revenant sur Pérez, il faut rappeler que celui-ci s’est fait de l’or en barre en Afrique en investissant dans le très juteux secteur des machines à sous alors que Charles Pasqua était ministre de l’Intérieur.
Dans les années 90, l’Espagnol, bien en cour dans l’Internationale socialiste, a voulu monter des salles de jeux au Sénégal en essayant de se rapprocher de Abdou Diouf. De fortes résistances religieuses et sociales l’en empêchèrent. D’ailleurs, l’ex-chef d’Etat ne voulait pas compromettre son image en se permettant des connexions avec le sulfureux Francis.
Au cours de ces dernières années, Pérez, qui jette rarement le manche après la cognée, a voulu concrétiser son rêve de faire des affaires à Dakar. Là également, échec et mat !
Ce n’est pas un hasard si Eyadema est cité dans le scandale-Bolloré. Francis Pérez, dont le groupe est le leader des salles de jeux en Afrique francophone, était très lié au président de la République togolaise alors que ce dernier n’était que le conseiller de son père.
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